
Ces dernières années, j’ai lu plusieurs récits liés à la réincarnation ou au lien entre humains et non-humains (notamment, Croire aux Fauves de Nastassja Martin qui a été une lecture très marquante).
Un soir, sans que je n’aie rien prémédité, un texte est littéralement sorti de moi, d’une traite : l’histoire de mon père qui, à la suite de son suicide, se serait retrouvé dans le corps d’un poisson.
Cette nouvelle, je l’ai envoyée à un concours d'écriture à l’initiative de Nicolas Mathieu, dans l’émission Bookmakers sur ARTE Radio.

Le point de départ de ce premier roman est le personnage d'Inaya, qui s'est dessiné avant tous les autres, et avant même que j'aie une idée précise du sujet. J'avais en tête cette petite fille forte, courageuse, curieuse. Avec elle, c'est de l'enfance dont je voulais parler, de la place qu'on accorde à la parole des enfants, à leurs désirs, de ce que les adultes sont capables de faire "pour leur bien". Je me suis souvenue de l'affaire de l'Arche de Zoé, qui m'avait beaucoup marquée à l'époque, et ce fait divers m'a semblé être la matière première idéale pour creuser ces différentes questions.

Quand on démarre un projet narratif, quelle que soit son ambition (nano fiction, micro-fiction, nouvelle, roman, saga…), on engage très vite un mécanisme narratif essentiel : le ou les points de vue dans le récit. Parfois, il faut passer par plusieurs expérimentations textuelles avant de trancher et lancer la machine créative ! Il existe des techniques et astuces d’écriture pour choisir son dispositif de point de vue et déclencher son récit (plus ou moins) sereinement. Suspense… !

L’art du récit découle de différents procédés littéraires qui engendrent l’identité d’une nouvelle, d’un conte, d’un roman – ou même d’un poème narratif. Le point de vue et la voix narrative sont intrinsèquement liés. S’y ajoutent la construction de personnages, le temps du récit (et la concordance des temps), la durée du récit (ellipse, accélération dilatation, etc.).
Nous nous concentrons ici sur les récits de fiction et excluons, de fait, ce qui relève de l’autobiographie, du témoignage ou tout autre écrit de non fiction. Ce qui ne signifie pas que ces registres littéraires ne questionnent pas le rapport à la voix narrative, – en particulier l’usage du pronom –, au contraire. Observons les voix narratives à la loupe !

Avec son second roman GPS, Lucie Rico (complice de Rémanence des mots), publie chez POL une fiction brève qui déroute. Rien qu’à lire la couverture et ses rares lettres bleues sur blanc caractéristiques, on est « sommé » de tourner les pages ! Le livre, objet physique, devient sous les coups de clavier de Lucie, un Smartphone turbulent.
La cartographie qu’il dessine brise les frontières et le labyrinthe dans lequel le personnage d’Ariane navigue — et est piégé — appartient à l’espace virtuel d’Internet. Un roman qui nous fait tanguer entre réalité et imaginaire…

Le ou les points de vue, d’un roman ou d’une nouvelle, organisent la place du lecteur et déterminent son degré d’immersion, selon le parti pris artistique.
Pour créer un récit, l’écrivain s’appuie sur les piliers de l’art du récit :
le-s point-s de vue,
la-les voix narrative-s,
l’articulation temporelle.

De nombreux blogs littéraires recommandent des livres à travers des chroniques. Mais qu’est-ce qui distingue une chronique de livre d’une critique littéraire ? La chronique peut-elle être dénuée de jugement ? Tout·e auteur·e de chronique littéraire prend position avant de donner le ton à son écrit !

Théo Pucheu est co-gérant de la structure de formation et d'ateliers d'écriture Rémanence des mots, née en 2012. Il a une fonction organisationnelle, managériale et de gestion. Il s'est également formé à l'animation d'ateliers d'écriture créative pour s'immerger complètement dans la structure et parce qu'il aime ce moment de partage et de création !