fbpx

Chien, d’après Echenoz par Jean Alémane

Au final, c’est le chien qui avait compris avant tout le monde, ce jour-là. J’ai eu peur quand ses hurlements Chien, d’après Echenoz - chien ont commencé à ressembler à de la souffrance. Comme si un fou était là qui l’écorchait vivant. Ce n’était pas lui qu’on écorchait, mais lui avait ressenti toute l’horreur et la démence de ce qui venait d’ouvrir une porte sur la ville.

 

Et puis ce fut au tour des Parisiens de voir ce que se trouvait derrière cette porte : en 2000 ans, le sang avait coulé tous les jours, à Paris, et parfois en torrents. Les rives du fleuve, les pavés, les avenues. Les théâtres, les lieux de culte, les jardins, les boutiques et même les gens : tous se retrouvèrent en un instant baignés dans l’écarlate, le pourpre ou bien le vermillon. Meurtres et maladies, massacres et batailles, condamnations à mort ou pelotons d’exécution. Autant de sacrifices païens et de révolutions. De Saint Barthélémy, de pestes et de bûchers. A la hache ou au couteau, à la guillotine, à la baïonnette, à la mitrailleuse ou au canon. C’était 2000 ans de mort, de douleur et de complaintes, 2000 ans de crimes, d’horreur et de cauchemars qui s’étaient déversés du ciel sur la ville en un instant, dans un rêve partagé par tous ses habitants.


▶ Jean Alémane participant.e aux ateliers d’écriture que nous proposons.
▶ Retrouvez d’autres créations de participants de Rémanence des mots : ici


 

 

Laisser un commentaire