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DERNIÈRE FRONTIÈRE

Dernière frontière - illustration

Trois phases. 
D'abord, le mugissement de l'air qui brouille tous les sens.

Ensuite, le silence des nuages qui tranche avec le crépitement du coeur.

Enfin, les sons imaginés des personnes et des villes engloutis dans la nuit. 

Et ça n'a pas d'odeur sinon celle du corps qui chute et du vent humide.

 

Et ça n’a pas d’odeur sinon celle du corps qui chute et du vent humide.

Je vous jure que l’adrénaline dégage quelque chose de lourd et d’étourdissant comme un parfum capiteux et obsédant qui rend bizarrement lucide.

Peu d’oiseaux parviennent jusqu’ici, sauf de pâles imitations d’acier depuis lesquelles des brindilles comme moi se jettent délibérément pour sentir la gifle du vide et leurs cris dans le néant.

Dernière frontière - avion

C’est sans doute pour me parler, pour me hurler, pour m’esclaffer librement que je suis retournée, l’estomac retourné, lui aussi, dans la coquille ridiculement étroite et turbulente d’un Pilatus.

Et dans cet espace sauvage et terriblement grisant qu’est le ciel, on touche à une petite mort que n’empêche d’être la grande qu’un morceau de voile et des suspentes, ces lanières fines fabriquées de la main faillible quoique fabuleuse des humains.

Zoé Miclot participe à un Lab’ . Elle prépare un projet de roman. Ce texte est indépendant de son manuscrit. Il a été conçu lors d’un atelier d’écriture thématique autour de la nuit.  


▶ Zoé Miclot participant.e aux ateliers d’écriture que nous proposons.
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