Espace chausse-cul définition, Lyne Fogel
Lyne Fogel participe à un atelier d’écriture en nomade. A l’issue de l’accompagnement à la poésie, elle a écrit à partir d’Espèces d’espaces de Georges Perec et de jeux oulipiens pour nous livrer un texte qui joue avec les codes de la définition de dictionnaire à travers des démonstrations d’érudition, bâties sur son pur imaginaire. En poussant la fantaisie à son maximum avec une tonalité si sérieuse, on ne peut que sourire et, même pourquoi pas, rire ?!
ESPACE CHAUSSE-CUL
Définition
(nom commun, neutre ; du latin spatium chaussum-fessa) : désigne un endroit invisible à l’œil nu, doté de capacités physiques permettant de rattraper n’importe quel individu, humain ou animal, qui se laisserait tomber à la renverse. Sous l’effet de la gravité et du mouvement d’accélération lié à la chute, ledit endroit réagit en se métamorphosant en un réceptacle à cul, et peut donc exister en n’importe quel lieu sur la Terre. Comme son nom l’indique, les composantes de l’air à l’origine de son apparition ne peuvent être rassemblées et matérialisées si l’individu choit de face ou de profil.
Synonymes :
Site d’attrape-fessier ; lieu du passe-aisance ; air du trompe-poupe.
Expressions :
Sauver par l’espace chausse-cul (sens : Avoir de la chance) ; Avoir l’ambition plus grande que son espace chausse-cul (sens : Ne pas rendre compte de ses limites) ; Faire son espace chausse-cul (sens – familier – : Se dit d’une personne qui s’asservit, se rabaisse).
Citations :
« ‘‘Mais quel ivrogne cet Albert’, dit Germain en dévisageant son assistant ; ‘franchement, s’il n’était pas aussi enclin à faire son espace chausse-cul, ça fait bien longtemps qu’on l’aurait viré !’’ » (Nelly Geloff).
« On sous-estime souvent le rôle essentiel de l’espace chausse-cul dans le bon fonctionnement de notre univers terrestre. Bien qu’invisible, ce lieu est nécessaire à la survie des espèces ; sans lui, la biodiversité en serait impactée faute de dangers ou de périls accidentels épargnés » (Professeur Jules-Louis Delmarcel).
« Ella, évitant l’assaut de sa rivale, ne put voir la racine qui la fit trébucher ; heureusement, elle chut en arrière et s’assit dans l’espace chausse-cul qui se forma alors sous son séant » (Lyne Fogel).
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