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Le portrait : Atelier d’écriture 

Expression - afficheVendredi 13 mai 2022, Arts visuels Grand-Paris Sud et la médiathèque Albert Camus d’Evry-Courcouronnes en Essone ont fait appel à Rémanence pour animer un atelier d’écriture autour du portrait.

Les usagers de la médiathèque ont été invités à poser auprès des photographes amateurs inscrits aux Arts visuels. Tous les visages seront exposés à partir du 20 mai 2022 au sein de la médiathèque. Les textes écrits en atelier entrent en résonance avec les visages. L’exposition EXPRESSIONS vous attend !

Saurez-vous identifier les modèles en lisant les textes ?

 

Auteur : Al Hassane

NOM Tokio

PRENOM Fernanda

SURNOM Diablesse

DATE DE NAISSANCE 15 septembre 1995

LIEU D’HABITATION Maison à colombages

SITUATION DE FAMILLE Mariée

ACTIVITÉ artistique

RÊVE Devenir une actrice

LIVRES LUS Livres d’aventure

PHRASE FÉTICHE « Le diable, que veux-tu ! »

► Imaginez le modèle déambuler dans la bibliothèque à la recherche de quelque chose. Oui, mais quoi, oui mais comment ?

Le portrait - image

Portable

Un jour, Fernanda est allée à la bibliothèque pour se documenter. Sur la table à côté, elle dépose son portable pour aller aux toilettes se recoiffer un peu les cheveux. Quand elle revient, il n’ y a plus son téléphone. C’est un enfant de deux ans qui l’a et joue avec. A ce moment-là, elle commence à se détendre et se calme.


Auteure : Mimi

NOM DIRALI

PRENOM Max

SURNOM Maxou

DATE DE NAISSANCE 22 juin 2016

LIEU D’HABITATION Maison

SITUATION DE FAMILLE Enfant

ACTIVITÉ Enfant comédien (films, publicité)

RÊVE Devenir un grand acteur

DÉSIR Faire rire / Être un comique

LIVRES LUS Max & les Maximonstres pour la liberté et le voyage !

Les rêves

Maxou s’est caché dans la nuit, dans la médiathèque. Il rêve de passer une nuit seul entouré des personnages des livres : des monstres, des princesses, des super héros…

Eh oui ! La nuit, ils prennent vie, ils sont bien là ! Enfin, c’est ce qu’il croit. Max a beaucoup d’imagination.

Mais à minuit, il s’est endormi et un matin, c’est son papa qui le réveille.

Ce n’était qu’un rêve.


Auteur : Didier

NOM PERRIER

PRENOM Marie-Elisabeth

SURNOM Betty

DATE DE NAISSANCE 15 août 1952 à Paris

SIGNE DISTINCTIF Sa bonté

LIEU D’HABITATION Appartement

SITUATION DE FAMILLE Divorcée

ACTIVITÉ Retraitée, ancienne psy

RÊVE Un monde plus juste

DÉSIR Accueillir dans sa maison les personnes en difficulté.

LIVRES LUS Les grands écrivains du XXe siècle, la psychanalyse

PHRASE FÉTICHE « Bon sang de Dieu ! »

Rencontres & compagnie !

Betty vient à la médiathèque pas forcément pour chercher un livre ou un CD mais rencontrer des personnes, pour discuter et peut-être rencontrer des personnes en difficulté et leur apporter son aide, sa connaissance de conseillère.


Auteure: M.A.

La grenouille

Evan écume la bibliothèque depuis déjà une bonne heure et demie. Sa mère l’y a traîné puis s’est installée avec ses copines dans un coin, le laissant seul. Après avoir lu quelques mangas potables disponibles, le garçon s’est assis contre une étagère et s’est mis à attendre.

Il soupire. Il remue la jambe droite. Il se gratte la tête. Un mouvement soudain et inattendu au coin de sa vision le pousse à se lever.

Une grenouille ?

Il fait le tour de l’étagère, puis encore une fois. Rien.

Il est tenté de se rasseoir et de continuer à se complaindre dans l’ennui, mais s’il y a une grenouille dans la bibliothèque, il doit le savoir !

Il ne sera pas dit que lui, le maître crapaud, aura laissé une pauvre grenouille en détresse dans un environnement inadapté à sa survie.

La quête commence.


Auteure : Neni

Johnny Cash ou l’amour

C’est la première fois que Julien rentre dans cette bibliothèque, mais comme c’est un garçon de la trentaine, il n’a pas besoin de demander pour trouver ce qu’il cherche, enfin, c’est ce qu’il pense…

Alors il tourne en rond, fait les rayons Science-Fiction, roman, BD, même Jeunesse, plusieurs fois, avant de se rendre compte que le rayon CD (qu’il cherchait depuis le début) était tout à l’entrée, juste devant les postes des bibliothécaires qu’il avait ignorées auparavant. C’est trop tard pour demander maintenant, il se ridiculiserait.

Alors, il met une bonne demi-douzaine de minutes à trouver la catégorie Rock. Puis il met encore deux minutes à fouiller au hasard avant de comprendre que les CD étaient classés par ordre alphabétique.

Puis la charmante médiathécaire vient l’aider, le premier album de Johnny Cash était devant ses yeux.


Auteur : Thomas

Recherche d’emploi

Le portrait - CravatePas eu le temps de repasser ma chemise, le nœud papillon fera l’affaire. J’avais coiffé mes cheveux avec application pendant de longues minutes à tenter d’aplanir, dompter les boucles et coordonner les mèches. Ca me donnait un visage angélique, d’après mon miroir. Mais une fois dehors, un seul coup de vent et les mèches ont perdu toute discipline.

De toute façon, je mise tout sur mon sourire !

Enfin, j’espère que je vais pouvoir garder ce sourire… je me fais violence pour ne pas me ronger les ongles – déjà tellement entamés que mes dents s’attaqueraient maintenant à la chair. Mon pied droit bat la mesure et mes pupilles ont l’air de faire des tours sur elles-mêmes.

Mettre en application les conseils de ma mère :

Inspire, expire, visualise un lieu agréable et surtout ne te ronge pas les ongles et arrête de claquer des dents, c’est insupportable.

Son discours n’a aucun effet sur moi. Par contre, je visualise parfaitement son visage poupon et ses yeux sévères qui me disent « Tu t’apprêtes à faire une bêtise ». Dans la salle de lecture vide de la bibliothèque, je baisse mes épaules comme si je me préparais à recevoir des remontrances.

J’essaie de lutter, mais j’ai la sensation que tout mon corps bascule vers l’avant et que ma tête va plonger dans le bac à BD. Je suis très en avance alors la dame de l’accueil m’a dit d’attendre la responsable ici.

– Vous pourrez vous détendre avant l’entretien, au milieu des livres !, a-t-elle lancé d’un air espiègle. 

Ca y est, ce n’est pas une blague, ma tête a plongé dans le bac à BD. Mes pieds sont sur leurs pointes et l’équilibre précaire me pousse à m’accrocher avec mes mains à deux livres rigides. Des yeux me toisent un peu plus loin. Alors pour garder une contenance, je prends les deux BD et m’installe de nouveau sur le siège moelleux et rêche à la fois.

Le monde des abysses et Tintin. Mon regard va de l’un à l’autre. J’opte pour la nouveauté et je plonge, métaphoriquement cette fois (enfin, je crois), dans les profondeurs marines. Je ne lis pas les bulles… j’ai plus l’impression de devenir une bulle parmi les bulles dans la mer. Au lieu d’appliquer les conseils de ma mère, je reste en apnée. Une apnée qui dure, une apnée qui libère. Le corail, les poissons, les algues… tout tournoie autour de moi et me plonge dans le bien-être.

La responsable m’accueille, je lui souris naturellement, d’un sourie paisible et sincère.

Ah, Tintin au Tibet ?! Mon préféré, on va bien s’entendre, déjà !

Ce n’est pas dans la poche, mais j’ose croire que ce poste, c’est pour moi.


Auteure : Clémence

Lucie ou l’oeil 

Mon oeil de Sainte-Lucie ! Il a disparu.

Lucie, Lux, Luce, la lumière a perdu son oeil. Aïe aïe aïe, c’est sa grand-mère Alice qui lui a offert après l’avoir recueilli dans le sable sur la plage au bout de son jardin.

Elle revient sur ses pas et rejoint le rayonnage ENCYCLOPEDIE. Elle s’arrête face aux épais volumes d’UNIVERSALIS et ferme les yeux pour reproduire mentalement le trajet de son après-midi. Le trajet, plutôt, les trajets, les va-et-vient, les pas en arrière, les pas en avant, les zigzag, les courbes, les diagonales et les lignes droites.

De voyage à exil, d’exil à guerre, de guerre à propagande, de propagande à censure, de censure à caviardage, de caviardage à surréalisme, de surréalisme à OULIPO, d’OULIPO à Perec, de Perec à La disparition.

Le portrait - piscineLa DIS-PA-RIT-ION – L’oeil de Sainte-Lucie a disparu. Lucie feuillète chaque page déjà feuilletée, regarde sous les volumes, derrière, dessus, frotte la moquette avec ses sandales en cuir… Elle transforme son regard en radar limpide. Ses yeux bleus piscine entourés d’un cercle noir sondent les couvertures, les pages, les mots, les blancs, les points, les virgules et… se remplissent de larmes.

L’oeil de Sainte-Lucie de Mamie, elle aussi, disparue l’année dernière. Les radars se transforment en cascade et bientôt en rivière et enfin en mer remuée par le mistral.

Ses larmes s’arrêtent et ne forment plus qu’une flaque sous ses sandales en cuir. Le sanglot est sourd, les yeux bleus toujours bleus fixent finalement ces sandales mouillées par la peine, quand flotte à la surface l’oeil de Sainte-Lucie revenu à son état naturel, sans la chaîne…

Lucie décide désormais de garder l’oeil dans la poche de son portefeuille. Puis, elle change le thème de son exposé et repart dans ses recherches pour présenter l’oeil de Sainte-Lucie.


Auteure : Nisrine

Les lentilles 

Cathy a la bouche qui brille, les yeux qui pétillent, le front qui plisse et les joues qui invitent au sourire. Dès que quelqu’un entre en contact avec Cathy pour la première fois, il perçoit sa gentillesse et est contaminé par son envie de sourire et de rire.

Même quand elle a perdu ses lentilles de contact en pleine lecture haletante de Pas de butin, pas de délit, elle sourit.

Elle se cogne la tempe contre la barre de l’étagère, se prend les pieds dans un fauteuil et fait tomber une pile de livres sur le sol. Elle rit. Ce n’est ni un rire de désarroi ni un rire de désinvolture. C’est un rire moteur.

Où sont ses lentilles de contact ? Elle n’y voit rien. C’est embué, c’est vague, c’est impossible de les retrouver.

Le portrait - bibliothèqueElle décide de réclamer l’aide de quelqu’un. Elle remarque une silhouette pas très grande, enrobée de couleur violette. Elle s’approche en jaugeant la distance au nez. Elle se penche parce que la dimension avait été mal évaluée et demande si par hasard on pouvait l’aider à chercher ses lentilles.

Une petite voix lui répond avec fraîcheur et gentillesse :

« Il y en avait ce matin à la cantine. C’est pas ce que je préfère. »

Cathy rit d’un rire qui n’est ni moqueur ni narquois. Elle rit d’un rire qui rebondit de rayon en rayon et envahit toute la bibliothèque jusqu’à déclencher le rire des personnages des livres !

Cathy ne retrouvera pas ses lentilles, sans doute parties faire un tour sous les semelles d’un inconnu pressé, mais elle aura noué un lien puissant avec toute la communauté de la bibliothèque.


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Retrouvez d’autres créations de participants de Rémanence des mots : ici

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