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Giorgio Vasari livre des dessins :

Ateliers d’écriture au Louvre !

 

En lien avec l’exposition « Giorgio Vasari Livre des dessins. Destinées d’une collection mythique » présentée au Louvre jusqu’au 18 juillet 2022, le Musée du Louvre a confié à Rémanence des mots des ateliers d’écriture créative.

Imaginez, au hasard de votre visite, être invité·e·s à écrire ! Rien de prémédité et pourtant l’imaginaire agit…

Lors des visites de l’exposition, les visiteurs sont conviés au Cabinet des dessins et des estampes – salle calme et chaleureuse juste en face. Un ensemble de banquettes confortables forme un salon. Mathilde ou Théo (selon le jour de votre visite) vous accueille et vous propose de piocher des « Cartes jeux d’écriture ».

Là, encore, le hasard intervient. Et puis, les correspondances, les coïncidences entraînent votre créativité ! A cette occasion, le Musée du Louvre vous offre un carnet d’écriture à l’effigie du Studio (espace d’ateliers du musée) pour esquisser vos poèmes, narrations et autres essais.

 

 

Qui est Giorgio Vasari ?

Identifié comme l’un des fondateurs de l’histoire de l’art, est un peintre et architecte toscan  (1511-1574). Célèbre pour la publication de Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes.

http://collection.nationalmuseum.se/eMuseumPlus?service=ExternalInterface&module=collection&objectId=40790&viewType=detailView

Giorgio Vasari classe et rassemble des éléments présentant des artistes de la Renaissance (décédés au moment de l’écriture sauf Michel-Ange) dans une démarche historique et de valorisation du statut d’artiste. Il recueille des enquêtes biographiques, des anecdotes et des légendes. Il comble les données documentaires incomplètes par des créations fictionnelles, dans le but d’apporter un éclairage sur les artistes. De plus, il répertorie les oeuvres de chaque artiste.

Il est le premier à utiliser le terme « Renaissance » qui désigne cette période artistique très riche à laquelle il appartient. Pour lui, cette époque est incarnée par Raphaël et Michel-Ange.

Qu’est-ce que le Livre des dessins ?

Sofonisba Anguissola, Jeune fille se riant d’un enfant mordu par une écrevisse, Naples Museo e Real Bosco di Capodimonte © Photo SCALA Florence, Dist- RMN-Grand Palais, image Scala

Le Libro de’ Disegni est un livre qui regroupe des dessins issus d’une collection de Giorgio Vasari en parallèle de la rédaction du livre Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes.

A la mort de Vasari, le Libro a été remis par ses héritiers au grand-duc de Toscane, Francesco I. Le Libre a ensuite disparu. Grand mystère qui a titillé les collectionneurs pendant des siècles ! Pierre-Jean Mariette, collectionneur, associait un type de montage de dessins à Vasari. Or, en 1950, deux grands savants (Arthur Propham et Philip Pouncey) ont remarqué sur un « montage Vasari », la présence d’un emblème qui pourrait renverser cette association et remettre en question certains éléments de l’histoire !

Une exposition au Louvre qui interroge le mythe Vasari

L’exposition GIORGIO VASARI Le Livre des dessins. Destinées d’une collection mythique – conçue sous la direction de Louis Frank, musée du Louvre, et Carina Fryklund, Nationalmuseum, Stockholm – propose un parcours qui se présente comme une enquête sur l’itinéraire du Libro ! Il est possible de suivre une courte visite guidée avec un guide conférencier un samedi et un dimanche par mois, le matin toutes les 20 minutes à partir de 10h30. Les visiteurs sont invités à prolonger l’exposition en déployant leur imaginaire.


Découvrir les écrits des ateliers d’écriture au Louvre

Les ateliers d’écriture du Louvre ont déjà permis de réunir des textes inventifs.

La ronde des visiteurs à la Rotonde Sully

Dans la ronde des visiteurs de tout âge, toute provenance et toute destination, Mathilde et Théo ont recueilli une partie des textes créés à cette occasion. Les textes sont à l’image des tableaux de l’exposition (représentations bibliques, profanes, portraits, narration…) : on découvre des recettes de cuisines, de brèves petites annonces, des journaux d’impressions, des essais poétiques, des récits à suspense, des récits épiques, des descriptions évocatrices.

Dans la ronde des visiteurs, on accède quelques minutes à leur intériorité. C’est là que l’on découvre que l’art permet les plus belles rencontres !

Ressentir le souffle frais de la bise ou la violence de la tempête. S’immerger dans le tableau avec la force et la puissance de notre esprit. Sentir l’odeur de la pluie, du pain chaud, des tapisseries d’antan et des cendres encore chaudes de la cheminée dont l’odeur se répand doucement. Effleurer de vos doigts ces rideaux de tulle, l’herbe verte et fraîche sous vos pieds, puis la chaleur des corps d’une étreinte. Goûter la saveur des mets des buffets d’autrefois ou le sang des batailles dévastatrices où cavaliers et chevaux se mêlent dans la folie meurtrière. – France

Thomas

NOM Graphite

PRENOM Crayon

Vous m’avez enfermé dans cette commode transparente ; vous dites que mon trait est gris.

Qu’attendez-vous pour me frotter à du papier ?

Sébastien

Cher Ghirlandaio,

Ayant appris que vous cherchiez des modèles nouveaux, je me propose spontanément, me sentant qualifié à plus d’un titre : le principal étant que je possède un visage pourvu d’un grand nez et de joues tombantes. Je n’ai que peu de menton et mes paupières deviennent de plus en plus pesantes, au point de ressembler à de petites casquettes.

Le temps continuant son office, je ne risque pas de m’arranger et il vous sera tout à fait intéressant d’être le Vasari de cette décrépitude avancée.

Bien à vous.

Virgile

Comment peut-il dormir si paisiblement, lui qui est pourtant si coupable. Depuis quelques jours, les bijoux de la reine ont disparu.

Tout pointe vers lui.

4 membres d’une famille

Résumez votre visite de l’exposition comme si vous aviez un train à prendre (ça doit tenir dans un SMS).

– Les bases de la peinture à la limite de la gravure.

– Univeeers contemplaaaatiiif.

– C’était très bien ! J’ai beaucoup aimé les dessins.

– J’ai envie d’apprendre à dessiner les mêmes cerfs.

– Une exposition essentielle qui permet de comprendre la genèse de la peinture et les diverses oeuvres….

T. 5 ans

On se promène dans la forêt, on rencontre des gens qui marchent. Ce sont des adultes et donc ils n’ont pas peur parce que les adultes n’ont jamais peur, sauf des fois !!

Peut-être qu’au Louvre, il y a des choses qui font peur ?!

 

Leila

Les gens passent devant moi. Beaucoup de gens, tous les jours. Ils me regardent et rient de moi. S’ils viennent en groupe, ils appellent leurs copains, leur famille et me montrent du doigt. Pourtant, je souffre. Je m’amusais dans un coin lorsqu’il est arrivé. Il m’a poursuivi avec ses grandes dents et sa gueule baveuse. Il m’a coupé dans ma tranquillité, dans mon moment d’intimité personnel.

Je cours, je fuis, j’ai peur. Il est grand, rapide, fort. Bien plus que moi. J’ai peur qu’il m’attrape.

Le public est insensible à ma peur, je souffre et personne ne le voit.

Layla H.

Les traits légers, ils nous transportent dans des marées d’hommes. A travers le regard doux et nostalgique des vierges ils laissent place au monde du haut. Par leurs plumes en mouvement, ils dansent au-dessus des hommes.

C’est après le bruit des batailles, une fois les armes posées  qu’on aperçoit un flux de lumière.

Une grâce alors est donnée, sans un sourire à leur côté, elles veillent leurs âmes bien-aimées. C’est un silence qui s’installe et laisse place à l’imaginaire.

Girolamo Siciolante da Sermoneta, Pépin Le Bref menant captif Astolphe, roi des Lombards et remettant à l’Eglise l’exarchat de Ravenne, vers 1563-1565, Paris, Musée du Louvre, Département des Arts graphiques, Inv. 1960. Photo Rémanence des mots

Françoise

Oui, j’ai l’air d’une rose ingénue, sage, disciplinée et je cache bien mon jeu. Voyez, le dessinateur a bien saisi mes traits et l’ovale de mon visage de mon visage, les yeux baissés… En foi de quoi il est complètement passé à côté et m’a ratée : derrière cette apparence, je suis un monstre qui n’en peut plus de cet emprisonnement dans un dessin !

Laissez-moi sortir de cette feuille de papier, laissez-moi me plaindre à la conservation de ce musée, laissez-moi vivre ma vie, laissez-moi partir vers d’autres horizons.

Et gare à vous, si vous ne m’entendez pas, sachez que je dissoudrai ce dessin de l’intérieur vide !

Véronique

Belle, jeune, ronde, pulpeuse et souriante. Apte à tenir la pose de longues heures… Je poserais volontiers pour Vasari ou tout autre artiste peintre ou sculpteur.

Lucie

C’est une mère et sa fille.

L’enfant est jeune.

Elle est intriguée par un drôle d’animal à pinces.

C’est une écrevisse !

L’enfant s’approche pour tenter de la toucher.

Quand soudain, aïe !! L’écrevisse a pincé.

Ce dessin aux apparences tendres et douces est finalement très rythmé. Il est vivant comme l’écrevisse.

Clin d'oeil à l'oeuvre Jeune fille se riant d'un enfant mordu par une écrevisse, Sofonisba Anguissola (1531-1625), seule artiste femme présente dans l'exposition.

 

Anaïs

Au départ, des mots qui disent la mémoire d’un travail perdu, et le sentiment suscité par le mystère de cette disparition. Puis, une feuille composée de fragments, et on cherche la trace concrète du mystère de cette composition.

Et le souffle de Vasari court à travers ce montage, peut-être pour guider mon regard plus loin dans l’exposition.

Victor

Silence.

Lumière.

Feuille blanche.

Sanguine.

Fusain.

Temps et savoir-faire.

Écoutez le silence de la page blanche et regardez son blanc pour la garnir.

Un zeste de sanguine.

Deux gouttes de fusain.

Trois temps qu’il faut (valse), un pas, deux pas, trois et voilà le résultat.

Cabinet des dessins et des estampes, Rotonde Sully, Musée du Louvre.

Pascale

Madame Sofonisba Anguissola,

Parmi tant d’hommes, une seule artiste a su représenter notre sexe qui, contrairement aux termes usés, n’est pas si faible, tout votre génie illumine l’exposition.

Je souhaite participer à votre travail humblement en cours, aidant à représenter une autre femme, même si, je l’accepte, le modèle ne saurait dépasser votre oeuvre.

Julie

L’auteur serait certainement un historien de l’art, voire un artiste passionné, accompagné dans ce cas d’un chercheur du Louvre.

La bio nous raconterait le parcours de l’auteur et/ou de la collaboration des différents auteurs : les raisons du livre, le déclic, les ambitions pédagogiques qu’ils ont avec le livre, etc.

Ensuite, une description du parcours de vie du/des auteur/s.

La 4e de couverture serait sobre : fond blanc avec l’incrustation d’une esquisse mythique de Vasari. Ensuite, centré horizontalement, il y aurait le résumé présentant le contenu du livre et ses ambitions. Peut-être avec un petit mot du/des auteur/s. Et finir sur une possible citation comme de Vasari ou de l’un de ses contemporains (citation qui concerne Vasari malgré tout).

La couverture

La maison d’édition pourrait être le Louvre ou une maison d’édition en lien ou ayant des affinités avec l’histoire de l’art.

Le logo se trouverait dans le coin inférieur gauche.

La typographie serait sobre mais pas manuscrite. Une typographie qui lie la rondeur et les angles, tout en n’étant ni trop grasse ni trop fine.

Le nom des auteurs se trouverait dans le coin inférieur droit.

Le titre se trouverait sur le dessus, aligné sur la gauche.

L’illustration pourrait être inspirée des panneaux de communication en lien avec l’exposition afin de garder le même discours et une continuité. Il pourrait en être de même pour la typographie.

Le livre deviendrait ainsi un support complémentaire et fourni.

Louis

En dehors du cadre, je passai par le côté pour découvrir les courbes du tableau.

Il semble que le dessinateur prît tout son temps pour tracer des traits, beaux. Mon visage resplendit lorsque je découvris ce portrait.

Entre cet ensemble et mon être en filigrane ce fut comme un corps nu. Je fus extasié de voir que la posture laissée transparaître une quiétude.

Trois crayons et une bonne technique peuvent être sensationnels et érotiques.

France

Est-ce qu’un dessin fait du bruit, a une odeur ? Peut-on ressentir un dessin ? Ou sommes-nous simplement réduits à le contempler uniquement par nos yeux ? Un dessin est fixe et n’évolue pas. Pourtant, il renferme émotions, souvenirs, sentiments. L’artiste qui s’exprime ne cherche-t-il pas, à travers son art, à nous révéler et nous transmettre un message ? 

Quand je regarde une oeuvre, certes la technique picturale est importante, mais il faut à mon sens voir au-delà des pigments et des vernis. Réussir à voir, percevoir et ressentir l’âme de l’artiste au travers de son art.

Certains tableaux éveillent en moi souvenirs, sensations et émotions. Et chacun a sa sensibilité propre pour l’art. L’art est le moyen de contenir, de retenir un moment, instant fugace du temps. Ces oeuvres éveillent tous nos sens.

Découvrir un tableau, pleinement, consciemment, passe avant tout par l’exploration, avec nos cinq sens. Certes la vue avant tout, mais l’ouïe aussi.

Entendre rire, pleurer, les cris, les bruits.

Ressentir le souffle frais de la bise ou la violence de la tempête. S’immerger dans le tableau avec la force et la puissance de notre esprit. Sentir l’odeur de la pluie, du pain chaud, des tapisseries d’antan et des cendres encore chaudes de la cheminée dont l’odeur se répand doucement. Effleurer de vos doigts ces rideaux de tulle, l’herbe verte et fraîche sous vos pieds, puis la chaleur des corps d’une étreinte. Goûter la saveur des mets des buffets d’autrefois ou le sang des batailles dévastatrices où cavaliers et chevaux se mêlent dans la folie meurtrière.

Voir les rouges des tuniques et le bleu des effets d’ailes d’un oiseau. Les couleurs qui se mirent et se battent pour révéler à nos yeux leurs plus belles facettes au soleil. Ou au contraire qui s’effacent dans l’ombre de la nuit.

Oui, un tableau vit, s’entend, se sent et se perçoit.

Le sens du dessin, par Léo

Dessin créé avec le texte par Léo

Pourquoi ne mange-t-on pas nos dessins ou les dessins des autres ? Eh bien, premièrement, parce que ce n’est pas très digeste. Un mélange de papier et d’acrylique dans sa bouche puis son estomac, ce n’est quand même pas commode, et relativement pas conseillé par les professionnels de médecine.

Alors, peut-on les écouter ?

Oui, certainement, mais le silence sera votre seule réponse.

 

 

Alors peut-être que c’est ça le bruit du dessin. Le silence ?

Pourquoi ne pas le sentir alors ? Un mélange de vernis et de poussière, des particules de graphite qui flottent jusqu’à vos narines mais qui n’activent pas ou peu de réponses neurologiques.

Dessiné par Léo avec le texte.

Peut-être peut-on les toucher. Lisse, rugueux ou même doux, peut-on les reconnaître uniquement par la peau ? Alors on se contente de les voir. Quel gâchis, une oeuvre qui ouvre nos synapses vers des mondes nouveaux, et on se contente d’un seul sens ?

Je propose un nouveau sens. Le sens de l’Art.

Et tous nos sens primaires seraient utilisés entièrement. Alors peut-être que l’art pourra pleinement être compris et apprécié. Alors peut-être serons-nous capables de nous rapprocher du Sens, d’aller au-delà de sa transcendance.

La chasse d’Amour par Helder

Malheureusement, mes lunettes ne corrigent pas la vue qui flanche. Je cherche les contours de la beauté qui est au milieu d’une foule semblant captivée par la beauté ou la fascination de l’amour.

Des dos musclés, de belles coiffures, de belles touffes de cheveux. Les bras sont levés, les doigts sont écarquillés.

La grâce et l’admiration des chanceuses du premier rang m’invitent à me lever et goûter moi-même à la chasse d’Amour.

 

 

 

 

 

EN SAVOIR PLUS Exposition

« Giorgio Vasari Livre des dessins. Destinées d’une collection mythique » jusqu’au 18 juillet 2022 au Louvre.

Qui est Giorgio Vasari ? Quel est le livre des dessins ?


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