L’arôme et la patine
Nos participants ont des talents : Blog d’écriture !
Pamela participe aux ateliers d’écriture à la carte de Rémanence des mots et elle aime aussi flâner, au gré de ce qui titille ses sens et éveille son imaginaire. Elle a créé un carnet d’impressions qu’elle partage sur un blog au nom évocateur « L’arôme et la patine », que nous vous invitons vivement à explorer. Parce qu’à Rémanence, nous entrons en résonance, nous lui avons posé quelques questions :
Un blog d’écriture né d’expériences sensibles
Le nom « L’arôme et la patine » s’est imposé tout naturellement. Il a comme glissé dans mes oreilles alors que je rédigeais mon premier billet. Je le relisais à voix haute quand j’ai été saisie par sa sonorité très fluide. En plus, cette alliance de mots condense l’idée d’expérience sensible, de texture et d’atmosphère qui parcourent mon blog. L’arôme renvoie à l’expérience sensuelle et sous-entend un potentiel gourmand (ce qui fait un de mes traits de caractère ! ). La patine contient l’idée d’esthétique tout en témoignant aussi du temps qui passe et de la notion de texture.
La naissance du blog d’écriture « L’arôme et la patine »
Je tiens un journal depuis ma pré-adolescence alors l’écriture, ici celle de l’intime, fait partie d’une pratique régulière. Sinon, un détail trivial peut tout aussi bien déclencher l’impératif d’écrire. Si le désir est là, j’essaie de ne pas l’occulter et de jeter les mots sur le papier (je fonctionne encore beaucoup aujourd’hui aux bons vieux stylo et carnet !). Du coup, je fais en sorte d’avoir toujours du papier dans mon sac, un peu comme un photographe prêt à dégainer son appareil !
Pendant ces mois, j’ai tenu un carnet sur lequel je notais mes impressions sur les atmosphères de cafés, de salon de thé et de musées. Je l’avais surnommé mon carnet sensible pour le distinguer de mon journal intime. Cela a cheminé progressivement. Les pages se sont accumulées et j’ai pris conscience de l’importance que j’accordais à l’expérience en soi, à la fois en tant qu’expérience prise dans son ensemble et expérience intérieure. Il était primordial que ce blog soit tourné sur le partage de mes impressions sans tomber dans l’impudeur d’un journal intime et en évitant de créer un carnet dédié au « lifestyle ».Le fil rouge reste le partage de l’impression inédite que ce soit à partir d’un objet, d’un lieu ou d’une atmosphère.
Les échos littéraires du blog d’écriture sensible
J’ai mes auteurs chéris. Il y a tout d’abord les auteurs victoriens qui ont le génie du récit et de l’évasion comme R.L Stevenson et Charles Dickens. Je pense aussi à ceux dont j’admire la puissance de la voix et la finesse psychologique comme Annie Ernaux, Jeanette Winterson, Siri Hustdveth et l’auteur-illustrateur Maurice Sendak. Enfin, je me délecte de l’écriture de Roland Barthes, de Walter Benjamin et de Marcel Proust qui ont su toucher avec les mots l’expérience sensible du « je » avec tant de justesse.
L’écriture ou le sens du détail
Pour moi, écrire c’est réagir à un besoin de canaliser, une façon de mettre à distance ce qui fait excès, et de laisser une trace de ce qui a fait événement en moi, que ce soit un détail trivial, comme un motif dans une assiette, ou capturer une expérience ici et maintenant.
Le projet après le blog
Le projet de ce blog est en effet une étape et j’espère au fond de moi que je pourrai enfin me lancer dans la fiction sous forme d’un premier roman.L’envie est là quelque part mais j’ai besoin de fonctionner par palier, de gagner en confiance. L’atelier Rémanence des mots fait d’ailleurs partie d’un de ces paliers qui m’ont permis de m’autoriser à ouvrir mon écriture à l’autre. Le blog, c’est donc une autre étape, celle du partage publié à partir du temps que je consacre à une forme d’écriture.
Les conseils pour un premier atelier Rémanence des mots ?
Je lui dirais de faire confiance à la bienveillance de l’animateur/trice en atelier et du groupe. Les animateurs/trices sont attentif/ves et encourageant(e)s au sein des divers ateliers. Je pense que Mathilde, la créatrice de la structure, est attachée à cette façon d’être et de faire. Après le premier exercice, on brise la glace entre soi et les autres : d’une part, on s’expose en lisant son texte et d’autre part, on se rend compte de notre propre capacité à accueillir l’écriture de l’autre.
Un extrait de « L’arôme et la patine »
« Sans pouvoir me l’expliquer, j’associe spontanément ce lieu à des mots du passé débutant par la lettre a, qui enserrerait en quelque sorte son aura nostalgique : à l’ancienne, autrefois, d’antan. Un a comme le mouvement d’une aiguille qui forme une boucle pour s’attacher en point sur un canevas de broderie. Cet ancien hôtel-atelier du XIXe siècle, qui appartenait au peintre romantique Ary Sheffer, serait propice à se laisser aller à cette pratique plutôt féminine, calme et presque désuète. Discret cottage parisien, cette maison dégage d’emblée un parfum féminin avec sa dominante de portraits d’amies, de parentes et de muses dont celui de George Sand trônant dans le salon et un cabinet d’accessoires de beauté qui font partie des memorabiliade l’auteure. »
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