« Le crochet », suivi de « Danger en mer » de Pamela
Lors de notre premier atelier d’écriture à Mobilis in Mobili autour d’un café (et de carafes d’eau – utiles en période estivale), nous avons écrit des variations autour de la mer et des aventuriers tels que le Capitaine Haddock, le Capitaine Crochet, Achab (Moby Dick), etc.
Le crochet
Le Capitaine Crochet sent son fétiche se décrocher. Le moignon est désormais orphelin, démembré, comme écorché brutalement ; le crochet, ce métal existentiel. Le capitaine ne peut que constater ce décrochage. Il est abasourdi, tout cloche à présent : son crochet au sol, c’est un peu de son identité à terre. Comment se raccrocher à son nom dès lors ?
Danger en mer
Un vent de panique soufflait entre les voiles. En pleine tempête, certains en avaient profité pour lancer une mutinerie, une véritable boucherie. On s’était débarrassé des corps du capitaine et de ses fidèles ; tous avaient été jetés en mer, désormais prêts à rejoindre Davy Jones au royaume des morts. La nuit aurait dû s’annoncer pleine de réjouissance et arrosée de rhum, et pourtant, une onde de frayeur était palpable. Une brise glaciale se faisait sentir en plein Océan Indien. Une épave venait de sortir de mer, une brume se dégageait des vagues, sentant l’algue et la pourriture : le Hollandais Volant venait de surgir. Le navire fantôme légendaire avait récupéré les cadavres au fond de l’océan. Les morts avaient décidé de naviguer pour l’éternité, d’errer sur les mers plutôt que de trouver la paix. Le spectre du capitaine apparut, brandissant un poignard qui condamnait déjà les mutins ahuris.
Pamela participant.e aux ateliers d'écriture
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