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L’Etreinte

Variations sur la séduction (4)

Béatrice a participé a participé à un atelier d’écriture. Devinez le thème ? Variations sur la séduction ! Eh oui, veille de Saint-Valentin oblige. Mais on n’a pas forcément pris le thème au pied de la lettre, ou plutôt si. On a écrit des lettres d’amour à des objets, des petites annonces de rencontres dans les transports et… imaginer les pires stratagèmes de séduction. Béatrice nous plonge dans une étreinte sans fond, abyssale même ! 

 

L'Etreinte - Egon Schiele Mann und Frau
Egon Schiele, L’étreinte 1917

L’Etreinte

Nous sortîmes d’un pas rapide sans savoir précisément où nous nous dirigions. Il me tira alors doucement par le bras pour m’entraîner dans une petite rue tranquille, quelque part par là. Puis il s’arrêta, se tourna vers moi et me poussa délicatement contre la porte cochère qui se trouvait dans mon dos. Il m’enlaça et m’embrassa passionnément. Je lui rendais ses baisers, de longs baisers, entrecoupés de murmures enflammés.

– Tu m’as manqué… mon soleil… tellement manqué… je rêvais de poser ma joue comme ça contre la tienne, … puis me glisser dans ton cou.

J’étais immergée dans les abysses profonds de notre désir, mais chaque fois qu’un peu d’espace se glissait ente nos lèvres, je reprenais mon souffle et le débit de mes déclarations, gonflé de tous les sentiments que je n’avais pu exprimer pendant ces dernières et interminables 24 heures.

– Tu es toujours aussi beau…. tes lèvres, … ton regard…, tes paupières,… tes mains…

Il ne me répondait pas, gardait les yeux fermés, tous ses sens semblaient concentrés sur mes lèvres. Il reculait parfois, posait ses deux mains autour de mon visage, glissait ses doigts dans mes cheveux pour les lisser vers l’arrière. Il me regardait alors d’un air grave qui semblait vouloir sonder les profondeurs de mon âme tout en étant tourné vers les secrets de la sienne. J’allais lui susurrer une autre chose, mais il écrasa sa bouche sur la mienne, introduisit sa langue dans ma bouche…

Pourquoi me contemple-t-il ainsi ? Sans un mot, seuls les soupirs… Il ne m’écoute pas, il me parle pas, … il ne me désire, mais il ne m’aime pas… J’insistai alors, je m’accrochai, entraînée par le cargo de tendresse qui voguait dans mes entrailles, – navire balloté par le flot de mes émotions –, qui ne demandait qu’à trouver un ancrage.

– Pourquoi es-tu si distant mon amant secret ? Pourquoi ce silence, ce regard si sérieux… ?

– Chut ! Laisse-toi faire…

 


▶ Béatrice participant.e aux ateliers d’écriture que nous proposons.
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