Raconter une scène

Raconter une scène

Scène de maladresse de Marilyn Monroe, version Gaël L.

Lors de son atelier d’écriture à la carte, Gaël a raconté une scène de maladresse avec pour personnage Marilyn Monroe enfant/ado, sans obligation de fidélité avec le réel.

Norma referme délicatement le casier en métal qui contient ses affaires. Un bref regard circulaire lui permet de vérifier que personne de l’observe. Sa paranoïa maladive est arrivée à un tel sommet que le simple trajet d’à peine dix minutes de sa maison au collège la plonge dans une terreur dont elle n’émerge, les meilleures fois, qu’au milieu de la journée.

Elle a pris ses livres de sciences physiques dont les bords cornés lui rappellent à chaque fois la difficulté qu’elle a à enregistrer ces leçons, ces chiffres, ces courbes. D’un pas mal assuré elle s’engage dans le long corridor du dernier étage au bout duquel le professeur Templeton donne son cours.

Raconter une scène - old photo

L’immense horloge hors d’âge annonce dix heures. Norma, malgré toutes les précautions qu’elle prend va une nouvelle fois arriver en retard.

Déjà ses mains deviennent moites. Une chaleur lui monte de la poitrine. Une sensation d’inconfort l’envahit.

Son beau-père a raison. Elle est sotte, tout juste bonne à s’occuper de la maison, à peine capable de faire correctement cuire un œuf.

Elle aimerait lui prouver le contraire, mais ces longues heures d’angoisse passées devant ses leçons semblent confirmer le terrible diagnostic.

Souvent elle a pensé à fuir, à tout quitter. L’affiche du cirque itinérant qu’elle voit depuis la fenêtre de sa chambre semble lui indiquer qu’une autre vie est possible, une autre destinée, et peut être le bonheur.

Ah le bonheur…

La sonnerie retentit alors qu’elle a encore une dizaine de mètres à parcourir. Lorsque la cloche aura cessé d’hurler elle sera officiellement déclarée en retard. Une fois encore.

Avec l’énergie du désespoir elle accélère sa course en se disant que M. Templeton sera peut-être plus indulgent.

Un fracas ! La porte de la classe s’ouvre brusquement. Derrière le professeur, les élèvent se sont massés pour se délecter de la scène.

Norma gît, étalée de tout son long, ses livres répandus telle sa honte sur le lino usé.

Raconter une scène - Marylin

 


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