Exposition : « Scènes de Yannis Kokkos » au CNCS en 2021
L’exposition « Scènes de Yannis Kokkos », au Centre National du Costume de Scène, patiente un peu avant une ouverture (retardée) prochaine. La commissaire de l’exposition, complice Rémanence, Catherine Treilhou-Balaudé, et l’équipe d’exposition, ont travaillé en étroite collaboration avec Yannis Kokkos pour mettre en lumière son parcours et son processus créatif. Voilà de quoi préparer ses sorties culturelles de 2021. A vos agendas !

Yannis Kokkos 200 spectacles, 50 ans de carrière, qui est Yannis Kokkos ?
Scénographe, costumier, metteur en scène né en 1944 en Grèce et exerçant en France, Yannis Kokkos s’est formé au Théâtre National de Strasbourg. Il a collaboré avec des metteurs en scène célèbres tels qu’Antoine Vitez et Jacques Lassalle, notamment. Sa première mise en scène est La Princesse Blanche de Rainer Maria Rilke. Il est également appelé à mettre en scène des opéras. Ainsi, Yannis Kokkos revendique l’origine grecque de la scénographie « Skinographia » (signifie la scène et le dessin) qui, pour lui, englobe tout le théâtre. Il cherche sur la scène une expression du concret et de l’onirisme. Place au rêve !
Kokkos & costumes
Créer un costume, pour Yannis Kokkos, intervient sur différents plans de la mise en scène : « traitement du temps, dans le rapport du corps et des volumes, et dans la relation de la psychologie et de l’imaginaire », précise-t-il dans Le scénographe et le héron, Entretiens réalisés par Georges Banu, Actes Sud « Le temps du théâtre », 1989.
Dans cette perspective, c’est d’après les acteurs que Kokkos conçoit des costumes. En effet, il désire adapter, associer le costume au corps de l’acteur. Il insiste donc sur « la morphologie des corps » qu’il estime « commander différemment et le jeu et les costumes » (Le scénographe et le héron). Le corps va habiter dans l’espace et en relation avec celui-ci. En outre, on peut rapprocher ce parti pris de cette citation « Rémanence » récurrente de Georges Perec : « Vivre, c’est passer d’un espace à l’autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner. », Espèces d’espaces. Le rapprochement semble tiré par les cheveux ? Il s’agit bien de se rappeler une évidence pourtant : le corps existe dans l’espace et en interaction avec lui.

Ainsi, Yannis Kokkos, pour composer son tableau scénique, a recours à tout ce qui occupe la scène : le corps du comédien en fait partie. Par conséquent, le costume offre un volume particulier à l’acteur, mais est mobile en fonction de la lumière et joue des matières selon les tissus. « Un costume ne peut avoir une existence réelle sur le plateau si les tissus choisis ne correspondent pas exactement au climat lumineux qu’on souhaite obtenir. » (Le scénographe et le héron) Il n’hésite pas à travailler à l’aide de bourrages et de coiffures qui soulignent les contours des silhouettes.
Yannis Kokkos est polyvalent et aborde le théâtre dans toutes ses dimensions.

Les collaborations de Kokkos
Yannis Kokkos insiste beaucoup sur la notion de collectif au théâtre. Quand il aborde sa coopération aux mises en scène d’Antoine Vitez, il évoque une « entrée dans le rêve » du metteur en scène. C’est alors une « partition » ou un « entrelacs » de visions qui produira le spectacle, comme il le présente dans Etudes théâtrales.
L’exposition « Scènes Yannis Kokkos »
Le centre national du costume de scène ouvre un espace « scénographie » que l’exposition « Scènes Yannis Kokkos » inaugure. Compte tenu du contexte sanitaire complexe, l’ouverture est retardée mais le RDV est pris !

L’exposition suit le parcours de l’artiste. De ses premières expériences artistiques en Grèce dans son enfance, à sa formation au Théâtre National de Strasbourg en passant par ses collaborations et ses créations, l’exposition nous fait entrer dans l’imaginaire de Yannis Kokkos. Dessins, maquettes de décors, costumes, photos de scène mettent le public en éveil et révèlent les étapes du processus créateur. De quoi ravir les yeux et faire rêver !
Ainsi, le spectateur déambule croisant les thématiques du travail du scénographe : l’enfance, la nature, l’homme et la cité, l’amour et la mort, le plein et le vide, le merveilleux et le tragique, le voyage et la mer. Il découvre ainsi la part artisanale – revendiquée par Kokkos – et artistique de sa créativité. Mais il suit aussi les différentes étapes qui font appel à divers corps de métier. La polyvalence de l’artiste existe à travers la rencontre de sa singularité, sa sensibilité et la synergie collective que chaque projet enclenche.
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