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Se promener dans les souks est un privilège. Mais dès lors, que vous arrivez vers les étals de viande, une odeur commence à chatouiller vos narines. Votre sens olfactif vient de vous rappeler que bientôt, vous serez devant cette masse de viande à l’air libre. Pas de réfrigération pour minimiser la senteur opaque et lourde de l’agneau sanguinolent, celle âpre des poulets, l’huileuse des fritures.

 Les abats vous ramènent aux viscères, aux chambres des services de gastro-entérologie où chacun dépose ses excréments dans les toilettes ou hors des toilettes. Même aseptisé par les divers détergents, la puanteur persiste.

Pourtant il faut bien nourrir votre famille alors dégoût ou non, vous affrontez l’épreuve. Mais chaque jour, tous les deux jours voire tous les trois jours, c’est la même inévitable corvée.

Sentir - Blog

Leila a trouvé son truc. Chacun de ses foulards est gorgé de musc. Avant de sortir, elle rajoute cette huile magique sur son étole. Puis elle sort. Dès qu’elle devine l’insupportables, elle enroule l’écharpe autour de son cou et plaque sur le bas de son visage le tissu odorant. Certes, les commerçants la comprennent moins bien mais elle a appris à hausser le ton, libérer sa voix.

Le marché aux viandes devient alors plats odorants où coriandre, cumin et safran se mélangent.

A grande répulsion, elle sait maintenant faire face. 

 


▶ Françoise D participant.e aux ateliers d’écriture que nous proposons.
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