Roland Barthes, dans Le degré zéro de l’écriture, définit un style d’écriture qui se répand lors de la deuxième partie du XXe siècle. Il s’appuie sur L’étranger d’Albert Camus pour élaborer son analyse théorique. Il associe cette écriture à une voix « blanche », qui n’aurait pas d’intonation. Elle est, selon Roland Barthes : « plate », « atonale », « transparente ». Elle relèverait d’une « absence idéale de style ». Cette écriture littéraire pourrait être approchée d’une écriture fonctionnelle qui écarterait l’émotion et l’image abstraite.
Ces dernières années, j’ai lu plusieurs récits liés à la réincarnation ou au lien entre humains et non-humains (notamment, Croire aux Fauves de Nastassja Martin qui a été une lecture très marquante).
Un soir, sans que je n’aie rien prémédité, un texte est littéralement sorti de moi, d’une traite : l’histoire de mon père qui, à la suite de son suicide, se serait retrouvé dans le corps d’un poisson.
Cette nouvelle, je l’ai envoyée à un concours d’écriture à l’initiative de Nicolas Mathieu, dans l’émission Bookmakers sur ARTE Radio.
Le point de départ de ce premier roman est le personnage d’Inaya, qui s’est dessiné avant tous les autres, et avant même que j’aie une idée précise du sujet. J’avais en tête cette petite fille forte, courageuse, curieuse. Avec elle, c’est de l’enfance dont je voulais parler, de la place qu’on accorde à la parole des enfants, à leurs désirs, de ce que les adultes sont capables de faire « pour leur bien ». Je me suis souvenue de l’affaire de l’Arche de Zoé, qui m’avait beaucoup marquée à l’époque, et ce fait divers m’a semblé être la matière première idéale pour creuser ces différentes questions.
Avec son second roman GPS, Lucie Rico (complice de Rémanence des mots), publie chez POL une fiction brève qui déroute. Rien qu’à lire la couverture et ses rares lettres bleues sur blanc caractéristiques, on est « sommé » de tourner les pages ! Le livre, objet physique, devient sous les coups de clavier de Lucie, un Smartphone turbulent.
La cartographie qu’il dessine brise les frontières et le labyrinthe dans lequel le personnage d’Ariane navigue — et est piégé — appartient à l’espace virtuel d’Internet. Un roman qui nous fait tanguer entre réalité et imaginaire…
Dans le cadre du festival Effractions, la BPI organise des ateliers d’écriture créative autour d’oeuvres contemporaines sélectionnées. A cette occasion, en partenariat avec Rémanence des mots, la BPI propose des ateliers d’écriture entre ses murs !
Après une exploration d’écriture, – dans un carnet d’écrivain, par exemple –, et une fois un projet en tête (nouvelle, micro-fiction, roman…), c’est le moment de donner naissance à un ou plusieurs personnages. Il faut reconnaître qu’un personnage est rarement seul sur terre. A Rémanence, on dit que le personnage est le « nombril du récit » ! Eh oui, il est moteur aux péripéties, générateur de friction et entraîne les actions.
l’atelier d’écriture est ce lieu et moment où l’on est certain d’écrire, ce qui n’est vraiment pas garanti dans le contexte de la vie quotidienne où l’on fait très vite le sacrifice de la création pour des raisons administratives, sociales, familiales, et j’en passe. En cela, l’atelier d’écriture est déjà un contexte privilégié. – Sébastien Souchon
Marie-Françoise Bloch est fidèle à Rémanence des mots depuis 2015. Déjà engagée dans l’écriture, elle avait alors rejoint un Lab’accompagnement de manuscrit (atelier de suivi de manuscrit en abonnement) pour bénéficier des conseils de tiers et profiter d’un encadrement stimulant. Joueuse de viole de gambe et professeure, elle prolonge son exploration créatrice et composant des nouvelles.