Texte collectif (1/4)
Texte collectif réalisé à partir de titres de nouvelles de Georges Perec. Les participants enchaînaient plusieurs espèces de cadavres exquis simultanés.
C’est l’histoire d’un cahier d’école. L’homme est un enfant. Il dépose des mots. En apprentissage d’écriture, l’enfant ne comprend pas que les fines lignes bleues rayent ses mots si difficiles à écrire. Les coudes sur la table, la tête dans les mains, il cherche le total de l’addition. Il en a marre des mots de sa maîtresse. Les chiffres s’emmêlent. Il soupire et se fatigue. Son stylo lui échappe des doigts.
Il doit à tout prix terminer son addition sinon il passera encore son mercredi après-midi à l’école, à faire ses heures de colle. Difficile d’être le caïd de la classe et d’être nul en maths. Une solution. Anatole, son voisin de classe – un petit binoclard tout timide mais bon en maths. Il n’a qu’à lui faire peur.
« Combien faut trouver à l’addition ? Dis-le moi ou je te casse la gueule à la récré.
– 372, lui souffle Anatole. »
Il est si content qu’il marque le résultat sans même le vérifier, pensant à la récréation. Peut-être qu’il cassera quand même la gueule à Anatole rien que pour le fun.
La sonnerie résonne dans toute l’école. Chouette, c’est l’heure de la récré, l’heure du défouloir. Il pense au nombre 372 qu’il a posé en bas de l’opération tel un trophée ! La sonnerie est plus longue que d’habitude et plus assourdissante.
La maîtresse annonce qu’il s’agit de l’alarme à incendie. « C’est juste une répétition. » Les élèves se rangent deux par deux et la maîtresse les guide dans l’escalier, réclamant le silence.
Il n’y aura pas récréation ce matin, Anatole l’aura échappé belle.
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