Texte collectif (3/4)
Texte collectif réalisé à partir de titres de nouvelles de Georges Perec. Les participants enchaînaient plusieurs espèces de cadavres exquis simultanés.
Il tournait dans sa cage, allait boire, puis se grattait, allait boire à nouveau, se roulait sur le côté et remuait frénétiquement ses petites pattes en rêvant de sa roue à jamais perdue.
Cette petite peste avait ouvert sa cage et, pendant qu’elle le caressait d’une main, lui avait enlever son jeu d’entraînement. Totor, le hamster, avait une mémoire d’éléphant et attendait son heure pour se venger.
Déjà trois jours que la roue avait été enlevée et pas une occasion. Mais Totor, en plus d’avoir de la mémoire, avait de la patience : « La vengeance est un plat qui se mange froid. »
Enfin, l’occasion se présenta : On le fit sortir de sa cage pour la nettoyer. Pas un moment à perdre. Un beau chemisier blanc n’était pas loin.
Avant la vengeance, Totor voulait profiter de ces quelques instants de liberté. Il courut à plates coutures, de ses petites pattes entraînées et agiles, jusqu’aux placards de la cuisine restés ouverts. Un carré de chocolat traînait sur une étagère. Il commença à le grignoter et s’en badigeonna les pattes. Le chocolat serait son arme fatale sur le chemisier blanc.
Le carré de chocolat noir a fait des petits. Totor, assis sur ses pattes arrière, regarde le défilé carrément carnaval. En tête, la maman fait un clin d’œil amoureux à Totor qui remue sa queue. Les bébés, pas ronds, sautillent derrière. Totor repère le quatrième. Il rougit en voyant sa différence. Le chemisier a déteint sur lui. Chocolat blanc marque son chemin au fil de l’histoire.
Totor a perdu sa cage, son jeu d’entraînement et sa mémoire d’éléphant, et le beurre s’est transformé en chocolat noir et blanc.
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