fbpx

Tuer le temps

Amandine participe à un atelier d’écriture en nomade. Les trames d’écriture auxquelles elle répond à distance, selon son temps, son organisation, sont progressives et permettent un accompagnement pas à pas vers la création d’une nouvelle. Ce texte à suspense est une production issue de cet atelier. Plein de promesse pour la suite, non ?!

Tuer le temps-blog-amandine-2

Tuer le temps

Les deux jeunes gens tuaient le temps dans la gare centrale de Rome. Le plus petit, sec et nerveux comme une branche d’arbre secouée par le vent, ne cessait de regarder l’écran de son téléphone. Un geste mécanique, comme un spasme impossible à contrôler. Le plus grand contrastait par son apparente décontraction. Un grand type tout en longueur et en lenteur, qui se déplaçait en rebondissant mollement comme s’il était monté sur amortisseurs.

A cette distance, Luciano n’entendait pas ce que ces deux-là se racontaient mais il pouvait deviner aux tics de visage du petit que la conversation était tendue. Ce dernier tournait la tête en tous sens, balayant d’un coup d’œil le hall d’entrée de la gare, l’écran de son téléphone, les toilettes au fond à droite, les policiers postés près des quais, l’écran de son téléphone, la grosse horloge murale, le vieux assis derrière son journal, l’écran de son téléphone.

La seule chose qu’il ne regardait jamais, c’était le visage de son compagnon de galère. Parce que la galère, ils semblaient y être plongés jusqu’au cou. Le petit transportait en bandoulière un sac de sport élimé qui lui sciait l’épaule. 

 


Lire d’autres textes d’Amandine Prié.

Lire d’autres textes de participants.

Lire un article sur la description narrative.


▶ Amandine Prié participant.e aux ateliers d’écriture que nous proposons.
Retrouvez d’autres créations de participants de Rémanence des mots : ici


 

Laisser un commentaire