Variations du Capitaine Haddock par Silvano Sissi
Lors de notre premier atelier d’écriture à Mobilis in Mobili autour d’un café (et de carafes d’eau – utiles en période estivale), nous avons écrit des variations autour de la mer et des aventuriers tels que le Capitaine Haddock, le Capitaine Crochet, Achab (Moby Dick), etc.
Capitaine Haddock a perdu sa bouteille de Scotch
Mmmffff, flibustier, traîne-potences, mais où est donc passée ma bouteille ?
Un Scotch, un vieux cru, élevé en tonneau, au moins 100, voire même 150 ans d’âge a disparu…. Cornegidouille, malotru, ne serait-ce pas encore une blague de ce petit Milou ?
Mais où est passé ce zigomar ?
Sans alcool je ne suis plus le même et je pense même que je vais commencer à m’énerver !
Mmmffff, vermicelle, phylloxera, Bachi-bouzouk,
Même ma pipe a disparu et mon tabac aussi !
Nous sommes propres, traîne-potences, moules à gaufre et scolopendre,
Je meurs ! Tintin, Adieu !
Milou ! Adeou !
Que le coléoptère m’emporte.
Capitaine Haddock se promène sur les berges du canal Saint-Martin
Forban, mercenaire, sapajou,
Hier, alors que je longeais la bergedu canal Saint Martin pour retrouver ce flibustier de carnaval, je me suis pris le pied droit dans la corde d’un petit voilierqui avait commencé à lever l’ancre.
Pirate d’eau douce ! Je n’ai pas eu le temps de tempesterque je me suis retrouvé à l’eau, dans la Seine !
La casquette, la pipe, la barbe et la bouteille ont suivil’homme d’un seul mouvement !
SPLATCH !
Un vieux cachalot à la mer.
Je me noyais presque quand soudain je me suis senti soulevé parun gredin, un bois-sans soif, un chauffard, c’était un hippocampe !
Je le chevauchais sous l’eau et il m’entraînait plus loin dans les profondeurs de la Seine,
Pirate d’eau douce, sinapisme,
Une pieuvre me lança son encre au visage, je n’y voyais plus, mon cher Tintin,
Lorsque j’ai pu enfin ouvrir les yeux de nouveau une baleine, face à moi, bâillait la bouche grande ouverte, la molaire endolorie, elle dégageait une haleine tellement fétide que j’ai bien cru mourir.
Cornegidouille, pyrophore, coloquinte !
Un cachalot qui vomissait des bouteilles en plastique, me sauva de cette situation et alors qu’il expulsait par tous ses orifices : des ustensiles divers et avariés, il me jeta sur la rive.
A ce moment-là, Milou, petit vermicelle et perroquet bavard, je me suis senti revivre !
J’étais pieds nus, j’avançais dans le sable chaud, jusqu’au moment où j’ai senti une matière gluante et collante s’arrimer à la plante de mon pied droit.
1000 millions de 1000 sabord !
Topinambour ! Phylloxera ! C’était du pétrole !
J’avançais péniblement, le pied lourd et emprunté,quand je sentis que mon pied gauche avait heurté le tranchant d’une coquille d’huître.
Gangster, écraseur, Bachi-bouzouk !
Un goéland lâcha une petite chose qu’il tenait dans son becet ; cette chose tomba exactement sur ma tête !
Hmmmffff, moule à gaufres, baraque à frites !
C’était un chewing-gum et j’en avais plein les doigts !
M’enfin Milou, m’enfin Tintin,vous savez quoi bande de petits zigomars ?
Je me reconvertis, la Mer m’en veut, alors je deviens prêtre et j’irai prier tous les jours au Sacré-Cœur.
▶ Silvano Sissi participant.e aux ateliers d’écriture que nous proposons.
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