« L’Histoire est un leurre, au mieux le compte rendu rieur d’un temps et son humeur. » – GAUZ
Black Manoo est un roman écrit par Gauz (Armand Patrick Gbaka-Brédé,) aux éditions Nouvel Attila en 2020. Cet ouvrage retrace l’arrivée de Black Manoo en France, de sa vie passée en Côte d’Ivoire, de sa quête pour retrouver Gun Morgan, de son adaptation en France. Dans un style incisif, Gauz écrit par punchline, un roman plein de tendresse incarné par la mosaïque de personnages qui croise la vie de Manoo.
« Black Manoo » est une œuvre qui offre une perspective satirique sur la vie en France dans les années 90. La vie des marginaux, immigrés, exilés, drogués, travailleurs, travailleuses, Bellevilois.es… De Cocody à Belleville, en convoquant l’humour on trouve beaucoup de légèreté à ce livre, qui nous permet de le dévorer, de méditer sur l’absurdité de certaines situations ou même de la vie. Des sujets sérieux à la fois drôle et profond.
La métaphore : « Arc de triomphe en branche de lilas tressés ; vert des feuilles, mauve et blanc des fleurs ; pelouse gorgée des rayons rasants de l’aube ou du crépuscule ; tourterelles rousses et colombes immaculées… l’image que Black Manoo se fait de la porte des Lilas est peinte au fond de son âme à la palette des mots de Gun Morgan. »
Un procédé singulier : « La rumeur dit même que la mairie lui file des tuyaux, histoire de s’éviter des squatteurs casseurs ou trop installés en attendant les rénovations. La rumeur est con, tous les domaines ont un champion. »
Une fresque de personnages attachants : « Désirée la banqueteuse n’a rien à voir avec la banque. Elle s’assoit toujours sur la banquette. Elle est garde d’enfant remplaçante. Pour s’assurer de ne rater aucune occasion de travail, elle fourre son téléphone au milieu des mastodontes qui lui font office de seins. »
Gauz explique au travers d’une interview que ce qui distingue un écrivain d’un lecteur c’est le style et la structure qu’il propose. Tout le monde peut conter une histoire, tout le monde peut comprendre une histoire. Mais la façon de la raconter c’est ça le travail d’un écrivain. Nous avons parlé du style de Gauz mais il y a aussi la structure du roman qui est intéressante. Dans cette interview, il nous explique qu’il s’est imposé d’écrire deux pages par chapitre. Ce qui donne 54 chapitres et 170 pages. C’est un récit rythmé et mélodieux.
« Un Homme qui rit est un Homme qui a compris. » – GAUZ
C’est un voyage aux côtés de Manoo que nous propose Gauz, voyage dont on ne verra plus de la même manière certaines choses : La porte des Lilas, les « Tlenteulos » ou même l’URSS.
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