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L’équipe Rémanence – Aimée Clark-Langrée

Rémanence des mots est ravi d’accueillir Aimée Clark-Langrée dans son équipe. Elle a suivi la formation à l’animation d’ateliers d’écriture créative que nous organisons. Son dynamisme, sa curiosité et son expérience ont motivé notre désir de collaboration. Elle développe des techniques innovantes pour relancer les auteurs dans leur création. Elle ne s’arrête pas au premier jet. Elle invite les auteurs à peaufiner leurs écrits en se réécrivant, révisant, retouchant, grâce à des dispositifs ludiques ! Motivation et stimulation auprès d’Aimée. Elle est généreuse et malicieuse, Rémanence quoi !

Quel est ton parcours de formation ?

Aimée Clark-Langrée autrice, animatrice d'ateliers d'écriture Rémanence des motsAprès un parcours de danseuse,  mes études théâtre au Centre National d’Art Dramatique de la rue Blanche et plusieurs années de vie de comédienne, j’ai commencé à écrire de façon intuitive et passionnée pour la télévision (TF1). J’ai vite ressenti le besoin d’approfondir mes compétences et j’ai intégré le Conservatoire Européen d’Écriture Audiovisuelle. Un vrai bonheur ou j’ai  acquis une discipline de travail rigoureuse, la connaissance et la  pratique des fondamentaux de l’écriture de fiction, de la structure, des genres et du style.  J’ai continué à écrire des scénarios, des livres.

Bien plus tard, j’ai suivi des cours de « creative writing »  pendant mes années aux USA. De retour en France,  j’ai suivi une formation d’art thérapie par l’écriture avec ARTEC puis j’ai suivi la formation complète ainsi que plusieurs ateliers  Rémanence des Mots ( quelle belle rencontre !). Cette année, le stage Le roman de nos origines avec Colombe Schneck m’a énormément apporté.

Je crois que je n’aurai jamais fini  mes explorations et que je vais continuer à me frotter à de nouvelles expériences tout au long de ma vie d’auteur

Donc  je compte bien agrandir ce paragraphe (à suivre…)   !

j’ai  acquis une discipline de travail rigoureuse, la connaissance et la  pratique des fondamentaux de l’écriture de fiction, de la structure, des genres et du style.

Quelle importance le théâtre joue-t-il dans ta vie ?

Aimée Clark-Langrée autrice, animatrice d'ateliers d'écriture Rémanence des motsLe Théâtre est dans mon ADN. Il ne me quitte jamais :  il est comme le vélo, il ne s’oublie jamais. Le théâtre c’est la vie en plus fort, en plus beau…. C’est l’expérience du monde, il doit me surprendre, me charmer, me déranger…. comme la littérature !  Je vois énormément de spectacles tout comme je lis avec avidité.  Le théâtre n’est pas mon seul terrain professionnel mais je joue régulièrement et toujours avec le même bonheur.

Les outils de l’acteur (corporels, vocaux, travail sur la sincérité et l’imaginaire, implication, engagement) me servent énormément dans mon travail de coach, d’animatrice d’ateliers et d’autrice. Ils aident à sortir de sa zone de confort, à prendre confiance en soi, à s’amuser, à se surprendre et se connaître mieux et à maîtriser de son « instrument ».

Comment les techniques d’improvisation théâtrale peuvent-elles enrichir ton travail d’animation ?

Aimée Clark-Langrée autrice, animatrice d'ateliers d'écriture Rémanence des motsL’improvisation se pratique comme une discipline sportive : il y a l’entraînement régulier et les matchs. C’est une méthode d’entraînement  que j’ai pratiquée longtemps lorsque je faisais partie d’une ligue. J’aime particulièrement les trainings pratiqués comme les gammes du musiciens ou la barre des danseurs. Ces outils corporels, vocaux, ce travail incessant sur la sincérité et l’imaginaire, ces jeux, sont innombrables et variés : ils permettent de se mettre en disponibilité créative et inventive.  Ils sont une déclinaison des figures de style, des genres et des expressions les plus diverses et même, si j’ose dire, d’une syntaxe de l’esprit…. C’est une  expérience du corps et de l’esprit, qui, bien adaptée, peut servir  lors du processus créatif d’écriture grâce des exercices mentaux, structurels et imaginatifs.

Sans transition… et les Triplés, dans ta vie ?

Les Triplés sont mes super copains ! J’ai aimé passer de la page magazine (1 joke/1page)  au format 7 minutes proposé par France Télévisions pour les deux saisons que j’ai co-écrites avec Nicole Lambert. J’aime leur ton, leur univers réaliste et poétique, leur point de vue à hauteur d’enfant. Il y a encore deux saisons de 78 épisodes  à venir, et je m’en réjouis d’avance.

 Quelle place accordes-tu aux autres arts ?

Aimée Clark-Langrée autrice, animatrice d'ateliers d'écriture Rémanence des mots
CLAUDIA HERSHNER©

Je suis boulimique. De retour des USA où j’ai vécu plus de 8 ans, je redécouvre Paris et ses ressources. Je visite plein de « petits » musées ateliers ( Bourdelle, Moreau, Delacroix, Arts Forains) et c’est vraiment magnifique. Sinon, évidement je lis, je lis, je lis, je vais au théâtre, au cinéma au concert  et à l’opéra, car je partage la vie d’un musicien….

Mon prochain projet personnel, c’est une histoire inspirée du tableau « L’Origine du Monde »  de Gustave Courbet, au Musée d’Orsay.

 Comment es-tu allée vers l’écriture ?

Aimée Clark-Langrée écrit.C’est vraiment  dur à dire… je crois que j’ai toujours écrit, je ne me suis pas dit un jour « Tiens ! je vais commencer  à écrire ». C’est naturel comme chanter ou danser , ça a toujours été là. Ça a sans doute commencé par l’écriture d’un journal dans mon enfance et la rédaction de mon premier « livre » à 6 ans… (un remake de la collection Moumine le Troll de Tove Jansson que j’adorais). En fait, je ne sais pas, c’est comme ça, j’ai toujours écrit.  Et mes idoles, c’était les auteurs Gallimard dont on voyait les magnifiques portraits noir et blanc dans les librairies. Je ne les connaissais pas tous, mais ils me faisaient rêver, je les trouvais fascinants.

Ce qui a changé à un moment, c’est le fait d’en faire mon métier, d’aller dans une école,  et d’être publiée.

Comment pratiques-tu l’écriture ?

Ecrire de la littérature dans un café. Le mouvement inspire Aimée Clark-Langrée.J’y pense constamment. Je prends de notes, je suis toujours sur plusieurs projets à la fois – personnels  et professionnels – j’écris le matin, seule ou dans un café dont j’aime le bruit de fond impersonnel et enveloppant. J’ai une multitude de carnets et de cahiers, j’écris à la main, je retranscris et retravaille à l’infini. En revanche, j’écris les scripts directement sur ordinateur.

Je crois aux premiers jets et aux multitudes de versions successives, j’adore passer du temps sur mes textes.  J’ai des tas de rêves en chantier, et j’ai toujours l’impression que je ne travaille pas assez (mais je me soigne)  Le flow de l’écriture me fait oublier le temps.  Écrire, c’est physique et quand «  c’est bien »  il se passe un déclic dans mon corps : je le sais, je le sens ! 

Écrire c’est comme le théâtre, c’est la vie, en plus fort.

Comment conçois-tu un atelier d’écriture ?

Comment concevoir un atelier d'écriture créative : rassembler, organiser, séquencer : Aimée Clark-Langrée.Un atelier est un espace privilégié d’échange, de liberté et de plaisir. J’aime préparer des trames surprenantes, stimulantes aidant les participants à osciller entre différents « niveaux » de challenge ou d’émotion.  Souvent, je laisse flotter mes idées de thématique assez longtemps dans ma tête, puis quand je suis prête, je mets tout d’une seule traite sur le papier (ou l’ordinateur).

Parfois aussi je pars d’un texte, d’un auteur, d’un passage que j’aime qui me bouleverse ou que je trouve particulièrement  génial et je me dis …. « Tiens ! Pourquoi cela me parle-t-il tant ? Pourquoi est-ce si réussi, merveilleux voire magistral ?  Qu’est-ce que je pourrais construire autour de ça ? Qu’est-ce que je peux en apprendre ? » et les idées se déroulent.

 Quel est l’élément moteur ou essentiel d’un atelier d’écriture ?

La confiance et la rigueur.

L’amour du langage.

L’envie de raconter.   


Qu’est-ce que le Creative Writing a enrichi dans ta pratique d’animation d’ateliers d’écriture ?

Creative Writing définition Aimée Clark-LangréeLe creative writing m’a énormément apporté lors de mes a nées passées aux Etats-Unis. Il inclut l’écriture du participant chez lui, dans un temps et une intimité qui sont les siens. Le temps de lecture des autres participants se fait en amont et donc laisse plus de temps. J’aime compléter mes ateliers avec des proposition d’écriture complémentaires comme des « devoirs à la maison ». Ça, c’est pour le format.

Mais ce qui diffère  aussi dans le Creative Writing, c’est le regard porté sur les écrits : les questions que l’animateur pose, la participation du groupe,  le feedback et les pistes d’amélioration proposées.

Je pratique les Ateliers d’écriture à la française, avec moments d’écriture in situ et la lecture des écrits en direct, mais je me sens riche des deux méthodes.

Quelle « coach » es-tu ?

Je suis honnête, directe et profondément soutenante. J’aime faire du bien et challenger mes participants.   Humour, bienveillance, exigence…  A mettre dans l’ordre que l’on veut selon les jours.

Peux-tu nous raconter ta première expérience « involontaire » d’ateliers d’écriture avec ton fils Antoine, 9 ans à l’époque (donnant lieu à un livre) ?

A 9 ans, mon fils, Antoine, rencontrait des difficultés de graphie. Nous avons cherché des solutions créatives ensemble. Quand on me demande de quelle manière le livre a été écrit et quelle méthode nous avons suivie, j’ai envie de dire que cette méthode, s’il y en a eu une, nous l’avons inventée au fur et à mesure.

J’avais dit à Antoine, à propos de sa difficulté à être lisible en écriture cursive, que ce n’était pas lui qui avait un problème mais les lettres, et de là, on a brodé.  J’ai cherché une autre méthode cognitive que celle que proposait l’école ou certaines techniques de psychomotricité.

Lettres multicolores Aimée Clark-LangréeOn s’est demandé : Si  ces lettres étaient des personnages, que diraient-elles, que feraient-elles ?  Chaque histoire, est donc du point de vue de la lettre : ses émotions, son contexte, (on pourrait utiliser un terme savant en vogue « ses compétences psychosociales ») son désir, son problème personnel et sa résolution. Nous choisissions une lettre (dans le désordre de l’alphabet) en fonction de la difficulté de son tracé (m par exemple, en premier, s souvent «  massacré » à l’écriture est devenu ‘massacré dans une histoire policière’), du son qu’elle produisait (phonétique ouvert, son fermé a ou o , rocailleux pour le R, sifflant pour le s), de ses particularités graphiques et visuelles (le point du i, le trio des lettres a boucles l,f,k), de sa place dans les mots (h après c pour ch), dans l’alphabet (a le 1er, Z le dernier ), sa  fréquence dans la langue (e), un mot en association d’idées ( d pour dire, q pour pronoms de questions  comme qui, quoi, quand ?)

De là se dégageait un personnage, un caractère, un point de vue. On définissait un enjeu ensemble. On brainstormait pour chercher une chute, on parlait beaucoup, on riait beaucoup.

Je l’aidais à être vigilant sur la structure de l’histoire. Je lui expliquais qu’un texte c’est comme une terre glaise et qu’on peut sans cesse le retravailler et l’améliorer….

Aimée Clark-Langrée écoute et accompagneQuand il pensait être prêt (c’est à dire tenir un déroulé fluide) il se lançait à voix haute, puis par écrit. Je notais des choses sur ordinateur (les idées sont si fugaces…).

Antoine puisait dans sa vie, ses lectures du moment. Par exemple, G, on retrouve aussi des éléments de « Sa Majesté des mouches » de William Golding, où l’alphabet est un microcosme social réinventé et où les lettres, rescapées sur une île déserte.

Pour le style, ses sources pouvaient être La sorcière de la rue Mouffetard ( Pierre Gripari),  Le Petit Nicolas ( Sempé Goscinny), Moumine le troll (Tove Jansson) entre autres….

Lettres Rémanence des motsPour 26 histoires, il ne fallait pas se répéter. Antoine a eu l’idée de puiser dans tous les formats écrits qu’il connaissait :  le conte de fées, le cycle (saga ou séries) le poème, la recette de cuisine, le journal, le théâtre… J’étais facilitateur, coach, j’aidais à remodeler le premier jet, j’encourageais à aller « plus loin », trouver des mots forts, à développer des images, des descriptions. Je l’encourageais à choisir ce qui servait le mieux l’enjeu du héros de son histoire.

Après le plan, le brouillon, le peaufinage, Antoine écrivait l’histoire à la main, il faisait un dessin puis inventait un exercice d’entraînement (tautogramme). Oui, dans le fond, je me rends compte qu’on a inventé un format d’atelier d’écriture jeunesse qui  d’ailleurs va se réaliser à la sortie du livre avec d’autres enfants.

Quel conseil essentiel donnerais-tu à des personnes qui ont le désir de développer un projet littéraire ?

D’y croire. Toujours.

Ecrire à la table à la main à l'ordinateurDe savoir se remettre en question mais de ne jamais se décourager. De travailler avec régularité.  Écrire c’est oser déplaire,  c’est se dévoiler et faire des choix. Comme le dit ce mot qu’on attribue à Faulkner ou Ginsberg  et qui s’adresse aux aspirants écrivains : “In writing, you must kill all your darlings” – (vous devez être prêts à couper vos passages préférés, pour éviter l’auto-complaisance et pour le plus grand bien de vos écrits). Ce conseil semble si bon qu’on l’attribue aussi à Oscar Wilde, Tchekhov et même Stephen King.   ;-))

 

 

Une citation, un bon mot d’auteur à partager ?

Écrivez régulièrement, écrivez tous les jours, pour être là le jour où ce sera bon.  – Woody Allen

 

Photos d’Aimée Clark-Langrée réalisées par CLAUDIA HERSHNER© Photography & Retouching Services Commercial • Editorial • Lifestyle (513) 328-7133 | website | instagram

 

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