Un CV à la mer : Premier roman d’une participante Rémanence !
Caroline Circlaeys a participé à plusieurs ateliers d’écriture à la carte Rémanence. Et, en parallèle, elle a préparé un roman où la vie réelle nous est révélée sous ses jours les plus absurdes. Caroline a rebondi sur son expérience de jeune diplômée sur le marché du travail en transformant une situation concrète en roman ! Elle a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions pour nous montrer comment elle a construit son roman. Quelques étapes-clés, deux-trois conseils !
Comment est née l’idée de roman ?
Mon premier brouillon remonte à la fin de mes études, il y a plusieurs années. Le personnage a germé dans mon esprit lorsque je suis partie à la conquête du monde du travail.

L’intrigue ou les péripéties sont-elles venues immédiatement ou au fil du texte ?
Un mélange des deux. J’ai d’abord imaginé l’idée directrice puis je l’ai développée en ayant des flashs de scènes absurdes que je notais dans un petit carnet à chaque fois que l’inspiration sonnait à ma porte – de manière inconstante et inattendue, très souvent dans le métro, dans l’ascenseur, à la gare ou même parfois sans prévenir en traversant un passage piéton. Enfin, quand j’ai eu l’impression d’avoir assez de matière, j’ai ressorti mes gribouillis et j’ai tout posé à plat sur une feuille pour doter mon récit décousu d’une colonne vertébrale.
De quoi parle ton roman ?
Je tenais à ce que l’humour et l’absurdité soient deux ingrédients majeurs dans mon livre. L’écriture n’est pas vraiment descriptive. J’ai privilégié l’instantanéité des dialogues. Je laisse le lecteur juger du résultat.
Quel style le projet t’a-t-il imposé ?
L’intrigue est simple. Charybde Scylla, pourtant diplômée jusqu’aux oreilles, peine à décrocher son premier emploi. Je me suis efforcée de créer une ambiance théâtrale avec des situations ubuesques. J’adorerais que ce livre se transforme en pièce de théâtre.
Quelle était ta démarche ?
Mon personnage ouvre progressivement les yeux sur sa conception naïve de la réalité et de l’entreprise. La méritocratie est un mythe qui s’envole en fumée au fil des pages tournées par le lecteur. Toutefois mon héroïne refuse d’appartenir à cette génération de la désillusion et explore toutes les pistes qui lui permettront peut-être de s’accomplir enfin. J’ai puisé dans mon ressenti et celui partagé par les jeunes de ma tranche d’âge qui ont eu l’impression de devoir braver des montagnes pour se faire une petite place sur l’impitoyable marché du travail.
A quelles inquiétudes actuelles fais-tu référence ?
Un livre qui traite d’un mot presque tabou chez les jeunes : le chômage ! Cette histoire met en scène la difficulté des jeunes diplômés à trouver leur premier emploi ou tout simplement à atteindre le job de leurs rêves !
Comment as-tu écrit ?
Je ferme souvent les yeux quand j’écris car je visualise les péripéties comme s’il s’agissait d’une pièce de théâtre. J’ai également ma propre version du « gueuloir » de Flaubert, je joue mon texte à voix haute pour être sûre qu’il soit fluide et surtout qu’il me plaise.
Un ou des conseils de livres ?
J’ai envie de conseiller un livre qui a marqué mon enfance : Le Mistouflon, d’Anne-Marie Chapouton : Une drôle de bête à 6 pattes qui vit dans le Lubéron et qui abuse de l’expression « macati de macaton ». Férue de théâtre, ma deuxième passion, je recommande deux pièces qui me fascinent encore aujourd’hui : En attendant Godot, de Samuel Beckett et Rhinocéros, d’Eugène Ionesco. Vive l’absurde !
Peut-on avoir un aperçu de ton roman ?
Le jour où je prends conscience de mon statut officiel de chômeuse, je suis chez le dentiste. Surprenant mais véridique. Depuis, je le hais secrètement.
– Caroline Circlaeys, Un CV à la mer, Editions Les Passagères
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Un nouveau projet ?
J’en ai deux concrets. Je viens de terminer le manuscrit d’un livre pour enfants et je travaille en parallèle sur un projet de nouvelles. Mon objectif est de rester productive tout en surfant sur mon envolée créative. L’inspiration c’est un peu comme une peau de zèbre, il y a des journées « pages blanches » et d’autres noircies par l’encre de mon stylo bille ! Continuer à écrire c’est tout ce qui compte !
Un conseil à donner à une personne qui n’ose pas commencer un projet littéraire ?
Il faut transformer ses paroles en actions. Si vous rêvez de publier un livre un jour, commencez par écrire un manuscrit tout simplement. Aussi, un texte est souvent jugé par son auteur comme inachevé ou imparfait, il faut savoir cesser les relectures infinies du manuscrit et oser se jeter à l’eau ! A vos crayons !
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