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La Maison du Travail – Partenariat avec Rémanence des mots

La Maison du travail - Logo

Rémanence des mots a le plaisir de présenter son partenariat avec La Maison du Travail. Convaincus que toute pratique artistique peut avoir une influence positive sur le bien-être, nous proposons aux personnes qui consultent la Maison du Travail de participer à des ateliers d’écriture créative. Complémentaire d’une démarche thérapeutique (et parfois juridique) globale, l’écriture aide à décaler la réalité – voire la métamorphoser –, à l’aide de la création fictionnelle et des jeux de style, pour mieux l’appréhender ensuite. Notre intervention ne concerne que l’écriture littéraire. Les professionnels de la souffrance au travail réunis à la Maison du Travail ont les connaissances, les compétences et l’expertise pour agir concrètement auprès du public concerné. Nous saluons leur démarche qui consiste à redonner à l’humain sa place de moteur. 

La Maison du Travail répond aux questions

Philippe Chétrit, psychologue clinicien & psychanalyste, co-fondateur de La Maison du Travail, a accepté de répondre à nos questions avec honnêteté et précision. Nous publions ici une version synthétique de ses réponses. Pour en savoir davantage, nous vous invitons à visiter le site de La Maison du Travail

Maison du Travail – Présentation

La Maison du Travail a été créée en 2013, sous l’impulsion de Philippe Chétrit, psychologue clinicien et psychanalyste, et de Philippe Archain, socio-psychologue et psychanalyste, accompagnés de l’expertise de Nathalie Torron, avocate de formation et spécialiste de l’accompagnement au changement professionnel.

La Maison du Travail mutualise l’expérience de professionnels spécialisés. Les salariés ne connaissent pas toujours, de leur côté, les recours dont ils disposent dans une situation de SOS au travail. Ils se retrouvent souvent seuls, au risque d’une décompensation grave pour leur santé et d’une interruption, parfois de longue durée, de leur activité professionnelle non sans incidence sur leur vie sociale et familiale.  

Le travail, dangereux pour la santé ?

Depuis plusieurs années les travaux de laboratoires (dont celui de Psychodynamique du Travail et de l’Action du CNAM, ou le laboratoire du Changement Social de l’Université Paris Diderot – Paris 7) étudient le travail dans ses aspects dynamiques. Ils soulignent la conjonction dramatique de l’informatisation des suivis de process (reporting) et des prescriptions de rentabilité qui détruisent les collectifs de travail, les solidarités et, ce faisant, fragilisent les professionnels dans un contexte aggravé de chômage où la peur de perdre son emploi favorise des conduites de soumission et d’isolement. Cette situation de stress est aujourd’hui le premier facteur de la consommation d’antidépresseurs et d’anxiolytiques et la source de grandes souffrances psychiques.

Le travail n’est certes pas la cause en soi de cette situation, il serait même plutôt la condition d’un épanouissement possible des êtres humains. L’élément délétère réside dans une généralisation de modalités gestionnaires de son organisation avec une surveillance constante au détriment du travail vivant qui requiert du temps pour penser, exprimer un savoir-faire, une expérience, une mise à contribution de l’intelligence et de l’autonomie y compris pour faire face à l’imprévu, à un incident de parcours ou à un échec

Le travail étant évalué à l’aune des résultats et non plus de l’investissement personnel réel qu’il requiert, il se trouve en passe de devenir une activité à risque et une cause de décompensations chez des personnes qui allaient globalement bien car trouvant du sens, une reconnaissance, une rétribution, narcissique tout autant que concrète, à leur activité et à leur investissement au travail. L’actualité sociale parfois bruyante voire dramatique avec des suicides sur les lieux de travail, tout comme la clinique courante, désigne sans ambiguïté le lieu du « malaise »…

Quel est le rôle de la Maison du Travail ?

La Maison du Travail vise à répondre à un manque en matière d’accueil et d’accompagnement concret et global des personnes dans des situations de souffrance au travail. Le dispositif de la Maison du Travail et son réseau de professionnels a pour but d’aider les personnes concernées à sortir de la solitude – solitude liée à toute situation professionnelle pathogène –, à se reconstruire et à revenir vers le travail dans de meilleures conditions.

Les professionnels du réseau de la Maison du Travail interviennent sur le soin psychique et somato-psychique, le droit et l’accompagnement au changement professionnel. Il s’agit, dans un premier temps, d’aider la personne à comprendre « ce qui lui arrive », à sortir de son isolement et de sa culpabilité, puis à élaborer un projet destiné à s’extraire de la situation pour revenir vers le travail lorsque cela sera possible. A l’issue des entretiens, une stratégie est élaborée avec la personne pour l’aider à imaginer ses propres solutions et ainsi retrouver une place de sujet en lui proposant un accompagnement spécifique, psychologique, au changement, juridique…

Accueil & accompagnement originaux de la souffrance au travail

Les cliniciens de la Maison du Travail reçoivent les personnes relevant de son action et les adressent ensuite, en fonction du diagnostic réalisé, vers son réseau pluridisciplinaire. Chaque professionnel membre du réseau va dès lors intervenir dans le cadre strictement défini par les règles déontologiques de sa profession. Par exemple, les cliniciens, qui travaillent dans le champ de la santé psychique, participent de manière mensuelle à des groupes de travail et d’échanges théorico-cliniques. 

Ce qui fait la particularité de la Maison du Travail c’est le réseau pluridisciplinaire. Il regroupe de nombreux professionnels : psychologue clinicienne, psychiatres, avocats en droit social droit public et droit pénal, assistante sociale, professionnels spécialisés dans l’accompagnement au changement professionnel, le retour à l’emploi, la rédaction de documents…Le projet d’une maison du Travail a dès son origine été envisagé de manière dynamique, à la fois en interne et dans ses relations externes, avec la perception aigüe qu’il n’est possible pour aucun professionnel de proposer seul et dans son seul champ de compétence, un accompagnement sérieux. Face à la complexité des situations et de la pluralité des registres convoqués, de sociologie des organisations, médical, psychologique, juridique, social, psychologique, professionnel, une pluridisciplinarité est indispensable. 

La diversité et la complémentarité d’expertise facilite l’articulation de la dimension thérapeutique de l’accompagnement. La Maison du Travail joue également un rôle de formation/prévention et sensibilisation des futurs managers à la question SOS au travail.

Les missions de La Maison du Travail ?

Elles sont définies dans l’article 2 de ses statuts : 

  1. Prendre en compte et accompagner toute situation de Stress Ou de Souffrance (SOS) au travail ;
  2. Écouter, conseiller et soutenir toute personne rencontrant ou ayant rencontré des difficultés en relation avec le milieu du travail ou dans l’exercice de sa fonction, quelles que soient les incidences physiques ou morales de ces difficultés ;
  3. Accompagner toute personne souhaitant élaborer un projet professionnel, à tout âge de la vie : du jeune adulte au senior ;
  4. Intervenir dans toute autre situation liée au travail ;
  5. Promouvoir toute action permettant la prise en compte et le traitement de la problématique de la souffrance au travail ;
  6. L’intervention de La maison du Travail se fait par l’intermédiaire des membres de son réseau professionnel intervenant notamment dans les domaines suivants : psychologique, juridique et contentieux, accompagnement professionnel au changement, médical et paramédical, prévention des risques, assistance sociale.

Qui est concerné par l’aide de la Maison du Travail ?

L’action de La Maison du Travail concerne tous les âges de la vie. Jeune confronté aux débuts de sa vie professionnelle, salarié rencontrant des conditions de travail ou un environnement relationnel qui mettent en danger sa santé mentale et parfois physique, senior en passe d’interrompre son activité, chômeur, salarié en arrêt maladie. Toutes ces situations comportent un risque de fragilisation et sont propices à des décompensations psychiques ou physiques. Les domaines ne sont pas restrictifs. 

Comment se réconcilier avec le travail ?

C’est une question-piège ! Le travail n’est jamais en question, ce qui l’est ce sont les conditions d’exécution du travail. Le travail est une valeur noble, avec des règles de métier, des savoirs hérités. Le travail permet de s’accomplir, de réaliser quelque chose d’important pour soi, pour les autres, pour la société humaine. Il requiert la liberté de penser, il convoque toujours une part de créativité et d’ingéniosité pour déjouer les résistances du monde à la transformation. Car travailler c’est transformer le monde et le monde résiste toujours à la transformation…

Quelles sont les conséquences d’une souffrance au travail sur la vie quotidienne des salariés ?

Le projet d’une première Maison du travail en 2013 a pris source dans un contexte social jugé suffisamment grave pour qu’il ait entraîné la demande d’un rapport du Premier Ministre concernant les risques pour la santé mentale chez les salariés au travail, en 2009.  

Le rapport, présenté en février 2010 par une commission d’experts, soulignait la nature, l’intensité et la gravité des atteintes psychologiques liées à l’environnement professionnel :

« Les pathologies liées aux nouvelles formes d’organisation du travail, sont essentiellement classifiées comme pathologies de surcharges : 

a) Surcharge du fonctionnement psychologique, mental, cognitif entraînant des tableaux précis comme le burn-out, la dépression, la névrose traumatique, la paranoïa situationnelle.

b) Surcharge du fonctionnement pulsionnel entraînant des décharges comportementales comme la violence contre l’autre (agressions contre les collègues ou l’usager), contre soi (suicides) ou contre l’outil de travail (sabotages), comme les dérives éthiques (adhésion aux pratiques de harcèlement moral contre les subordonnés).

Les décompensations psychiques :

– L’état de surcharge mentale peut prendre des formes cliniques mineures, comme l’anxiété larvée, la chronicisation du sentiment d’ennui, de lassitude, de repli sur soi ou d’insatisfaction. Avec comme corollaire l’augmentation de la consommation de psychotropes légaux ou illégaux. 

– La surcharge mentale peut déboucher sur des crises psychiques aigues comme les états de stress post-traumatique. Autrefois exceptionnels (hormis dans les milieux bancaires après les hold-up), ils se multiplient dans les situations d’agression contre des personnes dans l’exercice de leur travail. Le tableau de névrose traumatique est également spécifique aux salariés en situation de harcèlement moral.

– La surcharge mentale peut déboucher également sur des états de confusion mentale, des bouffées délirantes. L’état de persécution, la paranoïa situationnelle peuvent apparaître et flamber dans un contexte professionnel pathogène. 

– Sans oublier l’état d’épuisement professionnel ou burn-out (1974, GINSBERG). Ce terme s’appliquait initialement aux professionnels de la relation d’aide, aux soignants. L’épuisement ou l’usure professionnelle entraînent un syndrome psychologique à trois dimensions : 

L’épuisement émotionnel (sentiment de fatigue), la dépersonnalisation (insensibilité et réactions impersonnelles vis à vis des usagers) et la réduction de l’accomplissement personnel (faible sentiment de compétence et de reconnaissance de l’effort accompli dans le travail). On peut désormais le généraliser à de nombreuses professions.

– Il faut enfin souligner la recrudescence des suicides sur les lieux de travail. Ces suicides dédicacés soulèvent la question du travail dans leur étiologie ».

Parmi les dix propositions présentées dans le rapport des experts pour améliorer la santé psychologique au travail figurait celle-ci, en dernière place : « Ne pas laisser le salarié seul face à ses problèmes : accompagner les salariés en difficulté ». 

Maison du Travail : Lutter contre l’isolement, reprendre confiance

La Maison du Travail vise à éviter l’isolement, dans l’entreprise d’abord, dans le corps social ensuite.

En effet, comme le souligne le rapport de 2010 :

« La peur de la perte d’emploi, la peur de ne pas tenir sur son poste de travail engendrent des pathologies croissantes : le Karôshi, les séquelles du harcèlement moral érigé en pratique managériale, les passages à l’acte violents, les suicides sur les lieux de travail ne sont plus des phénomènes mineurs pour les cliniciens de terrain.

Le type de décompensation ne dépend pas uniquement du travail mais en dernier ressort de la structure de la personnalité, acquise avant la situation de travail. Cette décompensation est une rencontre entre une organisation psychique individuelle spécifique et une organisation du travail spécifique. On comprend que l’analyse des situations de souffrance au travail requière des savoirs pointus, croisés et pluridisciplinaires pour faire la part entre facteurs externes et facteurs endogènes ». 

Le droit impose aujourd’hui à un employeur une obligation de sécurité de résultat en matière de santé physique et mentale » (la loi du 31 décembre 1991 complétée par deux accords nationaux interprofessionnels sur le stress du 2 Juillet 2008), en matière de harcèlement (loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002) et sur la violence au travail (loi du 26 mars 2010).

L’action de la Maison du Travail, en articulant et en intégrant dans un même suivi les niveaux psychologique, médical, juridique et social permet l’accompagnement global d’un salarié en difficulté, pour l’aider à sortir d’une situation pathogène et à envisager un retour pérenne au travail. Un tel retour passe souvent en premier lieu par une reconstruction personnelle psychique et morale.

Partenariats

Surmonter la destruction morale, psychologique et parfois physique causée par une situation de souffrance professionnelle est un processus long et douloureux. Exprimer ses affects et sa sensibilité au travail est aujourd’hui considéré comme une marque de faiblesse, un manque de caractère là où ce qui est attendu ce serait des « guerriers »…

Tenir dans ces conditions requiert de s’oublier, d’oublier qui l’on est, ce qui compte, ses goûts et ses désirs, c’est se robotiser. Alors les cliniciens de La Maison du Travail tentent de permettre aux personnes brisées de se reconstruire en commençant par sortir de leur culpabilité, puis en revenant vers elles-mêmes, en s’autorisant à nouveau à exprimer ce qui anime leur monde intérieur, tous ces affects qu’elles ont dû brider, taire, refouler.

L’approche artistique permet de se reconnecter avec soi-même, de croire à nouveau en soi, à reconstruire une image positive de soi, celle de quelqu’un dont le monde intérieur a des choses à dire, des sentiments à exprimer afin d’extérioriser pour aller mieux.

La diversité des propositions artistiques de La Maison du Travail vise d’abord, à travers des partenariats choisis, à étendre un réseau attaché aux valeurs humaines et humanistes. S’adressant à des personnes en situation de souffrance au travail, elle doit permettre à chacune de ces personnes qui le souhaiterait, de trouver le mode d’expression qui lui conviendra, écriture, sculpture sur terre d’argile, art de l’Ikebana, photographie ou dessin…

C’est dans cette perspective que Rémanence des mots propose aux personnes qui consultent la Maison du Travail de participer à des ateliers d’écriture créative. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter le site : http://www.lamaisondutravail.fr

La Maison du Travail – En savoir plus

► Site Internet

► Adresse (uniquement sur RDV) : La Maison du Travail I 6 rue Bréa 75006 Paris [Métro Vavin Ligne 4 / Métro Notre-Dame des Champs Ligne 12]

► N° de téléphone : 06 83 83 93 57

► Adresse e-mail lamaisondutravail@yahoo.fr

► Lire la version complète de l’article 

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