Rendors-toi tout va bien, d’Agnès Laurent
Publication de participants Rémanence
Du Lab’ à Plon
Rémanence des mots applaudit bien fort Agnès Laurent pour la publication de son premier roman chez Plon : « Rendors-toi tout va bien ». Les mains tremblent de fierté, celle d’avoir accompagné Agnès pendant un petit bout de chemin de ce projet littéraire.
En effet, Agnès a participé au Lab’ (atelier d’écriture collectif). Les ateliers lui ont permis de partager avec un groupe d’auteurs, de bénéficier de conseils et d’explorer des zones inconnues. C’est donc une émotion pour Mathilde Pucheu, son animatrice d’atelier, de voir un manuscrit de travail se transformer en livre ! Après le Lab’, Agnès a continué à peaufiner, retravailler, réécrire son manuscrit pour qu’il rencontre enfin ses lecteurs.
Un roman à suspense
Le dispositif du roman d’Agnès Laurent multiplie les points de vue autour d’une journée pendant laquelle s’est produit un drame inconnu. On découvre seulement en ouverture du livre, une femme au volant d’une voiture sur l’autoroute A31. Elle va perdre le contrôle de son véhicule. Qu’est-ce que cet accident signifie ? C’est le développement de cette journée durant laquelle se succèdent les regards de différents personnages qui va nous le révéler progressivement.
« Vendredi, 7 h 15, fourgon des gendarmes
Ne pas vomir. Se retenir. Le jus d’orange monte, redescend, remonte. J’ai bu que ça, ce matin. Pour ne pas déranger, à la maison tout le monde dormait. J’ai rien mangé. J’avais pas faim de toute façon. Un pressentiment, va savoir, que la journée allait mal tourner.
Une affaire de style
Parce que l’on devine un drame, le rythme des scènes, des chapitres suit les remous intérieurs de chaque personnage qui se succède tout en dévoilant quelques indices progressivement. Selon le trouble, l’attention ou l’inattention des personnages, on accède plus ou moins facilement à l’intrigue. Mais ce qui compte, c’est de ressentir l’écoulement du temps pendant le décompte d’une journée, en contraste avec la scène d’ouverture qui n’est qu’urgence et danger. C’est à travers le rythme de ses phrases qu’Agnès Laurent marque le style de « Rendors-toi tout va bien ».
« Vendredi, 8 h 46, Place de la Mairie, Sète
Le matin, Mathilde a son petit rituel. Elle entre dans la banque, pose sa veste dans le placard, va aux toilettes, se prépare un café. Ces quinze minutes sont à elles, rien qu’à elle. Elle en profite pour passer les coups de téléphone qu’elle ne peut plus repousser, comme le dentiste ou la gynécologue. Elle rêvasse à ce que pourrait être sa vie si seulement, si peut-être… Aujourd’hui, Mathilde fait et refait ses comptes. Elle additionne les billets d’avion, les tenues, le logement, le cadeau. »
Faits-divers & littérature
Comme de nombreux écrivains, l’imaginaire d’Agnès Laurent est stimulé par les faits-divers. Elle a décidé d’offrir à son lecteur l’expérience de la découverte à travers le témoignage, comme lors d’une enquête policière ou journalistique ou un procès. Chaque point de vue est une source de connaissance sur les faits, mais toujours ralentie par le flux de conscience et les préoccupations des personnages. Qu’est-ce que cela apporte au témoignage ? En quoi cela l’altère-t-il ? Journaliste à L’Express, Agnès Laurent est marquée par les faits et autres actualités. Il fallait qu’elle les transcende dans un roman ! Elle a franchi le pas pour devenir écrivain (e).
► Découvrir « Rendors-toi tout va bien » ► Découvrir la publication d’une participante au même Lab’ qu’Agnès Laurent : Constance Latourte
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