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Les figures de style inclassables :

Figure de style suite !

Les figures de style dites « inclassables » sont celles dont les contours ne rentrent pas dans une case (analogie, subsitution, amplification…) soit que la figure rentre dans plusieurs cases, soit qu’elle est désuette, soit que simplement ça ne rentre dans aucune classification.

Cet article poursuit la définition des figures de style donné dans cet article : ICI

Les figures de style inclassables - figures 2Asyndète :

Cette figure supprime les conjonctions (et, mais, donc…)  tout simplement ! Contrairement à la polysyndète, que nous allons voir juste après, l’asyndète omet ces conjonctions ce qui va créer un effet littéraire de dynamisme au texte, un sentiment de rapidité chez le lecteur.

Exemple :

« Écoute, regarde, apprends, essaie,
Si tu tombes, relève-toi, repars, fonce.
Oublie les doutes, les peurs, les faiblesses,
Rêve, crois, cours, avance, progresse. » Soprano, Le coach

« Il avait apprivoisé le renard. Il lui parla, il lui dit: ‘Je t’aime bien, toi aussi tu m’aimes bien. » Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince


Polysyndète :

Si vous avez lu la figure précédente vous aurez compris qu’il faut rajouter des conjonctions voire même en abuser ! Le but est de créer un effet de lenteur, de cumul et d’insistance. Mais c’est aussi une transcription de l’oralité.

Exemple :

« Les jeunes du monde, d’ici ou d’ailleurs et d’en bas Et tous ceux qui taffent, en usine ou à l’école et dans la rue Ils traînent, ils rêvent, en cours ou à la fac, et chez eux Ils prient, ils pleurent, pour un idéal, une vie meilleure et un peu d’amour. » Iam, Demain c’est loin

« C’est peut-être comme ça que vient l’écriture.

Et

À partir de ça on peut commencer n’importe où.
Et continuer.
On peut commencer par une rivière.
Par un poisson.

Un poisson vivant dans une rivière ressentait de la pitié cuaque fois qu’il croisait un poisson mort.

Et

Pourtant les poissons morts dans la rivière n’avait plus de pitié.

Et

La pitié est une forme de douleur.

Et

La douleur est une forme de honte.

Et

La honte est une forme de doute mais le doute est une forme de peur.

Et

La peur est une forme d’amour.

Et

L’amour est une forme de rivière. » Extrait du poème Et mourir près d’une rivière de Laura Vazquez


Dubitation

La dubitation est une figure de style qui exprime le doute, l’incertitude, l’hésitation du narrateur (ou l’auteur) à propos d’une idée, d’un sentiment, ou d’une action. Cette technique peut servir à plusieurs fins dans un récit : elle peut refléter l’état psychologique d’un personnage, introduire une réflexion philosophique, créer une tension narrative, ou encore inviter le lecteur à participer activement à l’interprétation du texte.

La dubitation peut se manifester de diverses manières, allant de l’utilisation explicite de questions rhétoriques qui ne demandent pas de réponse, à des expressions d’incertitude ou à l’emploi de modalisateurs (mots ou tournures exprimant le doute comme « peut-être », « sans doute », « il se pourrait que »).

Exemples :

Albert Camus, « L’Étranger » : dans le roman, Meursault présente une attitude d’indifférence et de détachement qui pourrait être interprétée comme une forme de dubitation constante vis-à-vis des valeurs et des attentes de la société.

« Et si j’faisais fausse route ? Et si j’m’étais trompé ? » Orelsan, Perdu d’avance 

« Croyez-vous qu’j’puisse aimer mon pays sans aimer vos valeurs ? » Kery James, Lettre à la République


La syllepse

Les figures de style inclassables - figure

La syllepse désigne une figure de style qui joue sur la polysémie ou le sens figuré d’un mot, jouant à la fois sur la métonymie et la métaphore. Elle permet de créer une subtilité enrichissant ainsi le texte d’une dimension supplémentaire, souvent humoristique, poétique ou ironique.

Exemple :

« Les miroirs feraient bien de réfléchir avant de nous renvoyer notre image. » Jean Cocteau

« Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. » Albert Camus, L’Étranger


L’anagramme

Une anagramme est une figure de style qui consiste à transposer les lettres d’un mot afin de créer un nouveau mot. En jouant avec les mots c’est un moyen d’explorer la langue et ses subtilités.

Exemple :

Le saviez-vous ?

Treclau : pseudonyme d’Henri de Toulouse-Lautrec
Pauvre Lélian : dans l’ouvrage les Poètes maudits Paul Verlaine se renomme de la sorte
Voltaire : anagramme de son nom réel (Arovet L.I, c’est-à-dire Arouet le Jeune)
Marguerite Yourcenar : nom de plume de Marguerite de Crayencour

Anagramme de mots :

Désir – Rides
Migraine – Imaginer
Poires – Proies
Verre – Rêver


L’épiphore

Les figures de style inclassables - figures 3

Elle consiste en la répétition d’un mot ou d’un groupe de mots à la fin de phrases successives. Cette figure est utilisée pour renforcer une idée, créer un effet de rythme, souligner une émotion ou construire une structure poétique.

L’épiphore peut accentuer la force d’un discours, d’un poème ou d’une chanson, en le rendant plus mémorable et en donnant de la cohésion au texte. La répétition successive attire l’attention sur l’élément et renforce son impact.

Exemples :

« Avec cette foi, nous serons capables de travailler ensemble, de prier ensemble, de lutter ensemble, d’aller en prison ensemble, de défendre la liberté ensemble. »
Martin Luther King, I have a dream

« Je me levais avec le soleil et j’étais heureux ; je me promenais et j’étais heureux ; je voyais maman, et j’étais heureux ; je la quittais et j’étais heureux. »
Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions


L’homéotéleute

L’homéotéleute est une figure de style qui procède de la répétition des mêmes sons finaux de mots dans une phrase. Elle porte sur la dernière ou les dernières syllabes des mots, sans forcément être une rime parfaite. Elle est proche de l’assonance et de la rime. Elle est souvent utilisée en poésie, mais aussi dans la prose pour ajouter de la rythmicité ou souligner certains éléments du discours.

Exemples :

« Un jour de canicule sur un véhicule où je circule, gesticule un funambule au bulbe minuscule, à la mandibule en virgule et au capitule ridicule. Un somnambule l’accule et l’annule, l’autre articule : « crapule », mais dissimule ses scrupules, recule, capitule et va poser ailleurs son cul. Une hule aprule, devant la gule Saint-Lazule je l’aperçule qui discule à propos de boutules, de boutules de pardessule. » Exercice de style, Raymonde Queneau


L’homéoptote

L’homéoptote est une figure de style qui consiste à utiliser la répétition de mots ayant des terminaisons similaires ou identiques dans une phrase ou succession de phrase. C’est une variante de l’homéotéleute.

Exemples :

« À la cour, à la ville, mêmes passions, mêmes faiblesses, mêmes petitesses, mêmes travers d’esprit, mêmes brouilleries dans les familles et entre les proches, mêmes envies, mêmes antipathies » La Bruyère, Les Caractères

« Il respirait, buvait, mangeait, dormait, était heureux. » Gustave Flaubert, L’Éducation sentimentale


La symploque

La symploque est une figure de style qui consiste à répéter les mêmes mots ou groupes de mots au début et à la fin de phrases ou de vers successifs. C’est un emploi simultané de l’anaphore (répétition en début) et de l’épiphore (répétition en fin).
Elle apporte un effet d’insistance et de martèlement rythmique, en encadrant chaque phrase ou vers par les mêmes termes. La symploque crée une forme de boucle qui se referme à chaque reprise.

Exemples :

« J’voulais sortir en perm le procureur m’a dit : Reste en chien
J’voulais gérer cette tass sans thunes et elle m’a dit : Reste en chien
J’voulais taffer sans diplôme et le gars m’a dit : Reste en chien »
La Fouine, Reste en chien


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